La sélection nationale , éliminée de la course à la qualification au Mondial-2018, traverse une "grave crise" et "a besoin de changement", a estimé jeudi à Alger le nouveau sélectionneur national, Rabah Madjer.
"La sélection traverse une grave crise. Ce changement est nécessaire et je l'espère sera en bien. Ma mission sera difficile mais pas impossible. Il y a un bel avenir qui nous attend", a déclaré Madjer, accompagné de ses deux adjoints, Meziane Ighil et Djamel Menad, lors d'une conférence de presse au Centre technique national de Sidi-Moussa.
Il n'y aura pas beaucoup de changements face au Nigeria
L'effectif qui affrontera le Nigeria le 10 novembre à Constantine dans le cadre des éliminatoires du Mondial-2018, ne connaîtra pas beaucoup de changements, a indiqué le nouvel entraîneur national. "Je vous le dis aujourd'hui, il ne faut pas s'attendre à beaucoup de changements contre le Nigeria, on n'a pas assez de temps pour le faire. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on devra faire confiance au joueur local pour le réhabiliter, il n'y aura pas de différence entre les locaux et les professionnels", a déclaré Madjer.
"Notre prochain match face au Nigeria sera une occasion de défendre notre honneur, mais après on devra sortir le grand jeu", a-t-il ajouté.
Aucun joueur ne sera marginalisé
Par ailleurs, Rabah Madjer, s'est présenté comme un "rassembleur" en affirmant qu'il ne marginaliserait aucune joueur dans l'objectif de "rebâtir la sélection sur des bases solides".
"Avec moi, aucun joueur ne sera marginalisé, qu'il soit local ou bien évoluant à l'étranger. J'insiste sur le profil idéal du joueur capable de donner un plus, peu importe où il joue, l'essentiel c'est qu'il a des qualités", a déclaré Madjer, accompagné de ses deux adjoints Meziane Ighil et Djamel Menad, lors d'une conférence de presse au Centre technique national de Sidi-Moussa (Alger).
Rabah Madjer (58 ans) succède à l'Espagnol Lucas Alcaraz, dont le contrat a été résilié par la Fédération algérienne de football (FAF) pour mauvais résultats.
L'objectif dans l'immédiat, remobiliser les troupes
"L'objectif dans l'immédiat est de remobiliser les troupes vu que le moral a été lourdement affecté suite aux derniers mauvais résultats concédés. Avec mon staff, nous allons tenter de provoquer le déclic psychologique recherché pour pouvoir aller de l'avant", a-t-il ajouté.
L'ancien joueur du NA Hussein-Dey et du FC Porto (Portugal) n'a pas caché son ambition de revaloriser le joueur local dans son projet sportif.
"C’est vrai que je préfère donner l’occasion au joueur local mais cela ne veut nullement dire que je vais écarter les joueurs professionnels. Des joueurs tels que Brahimi, Mahrez ou encore Feghouli ont tout donné pour la sélection et ce n'est pas aujourd'hui qu'on va leur tourner le dos", a expliqué Madjer.
J'ai suivi la sélection, je connais ses points faibles et ses points forts
Et d'enchaîner : "Je ne vais pas faire de révolution et chambouler l'équipe. Il faudra être très intelligent dans la gestion du groupe par rapport à l'âge. Le remplacement d'un joueur par un autre doit se faire sans le sentir. J'ai suivi la sélection, je connais ses points faibles et ses points forts".
Le nouveau coach du "Club Algérie" a révélé qu'il allait programmer deux stages par mois, "un lors de la première semaine et un second lors de la dernière semaine au profit des joueurs locaux, en espérant une collaboration des clubs pour mettre à notre disposition les joueurs convoqués".
De son côté, Djamel Menad a relevé la nécessité d'"inverser la tendance" en formant à l'avenir "une équipe composée essentiellement de joueurs locaux pour pouvoir travailler constamment surtout que les dates de la Fédération internationale (Fifa) ne le permettent pas au vu des données actuelles".
J'ai les compétences qu'il faut pour diriger les Verts
Le nouveau sélectionneur de l'équipe nationale s'est défendu en affirmant qu'il disposait "des diplômes et compétences" requis pour diriger les Verts et qu'il ne s'était jamais éloigné du monde du football malgré son absence des bancs durant 11 années.
"J'ai déjà entraîné la sélection nationale par le passé, en plus des clubs d'Al-Sadd et d'Al-Wakra au Qatar. Je dispose d'un diplôme d'entraîneur délivré par la FAF, un autre par le ministère de la Jeunesse et des Sports et d'un diplôme délivré à l'issue d'une session de formation à Clairefontaine (France) signé par l'ancien sélectionneur de France Aimé Jacquet. Je sais que je ne fais pas l'unanimité et que je fais l'objet de critiques sur ma désignation mais je ne prête pas trop attention à ces choses. Je suis assez fort pour accepter ces critiques", a déclaré Madjer, accompagné de ses deux adjoints, Meziane Ighil et Djamel Menad, lors d'une conférence de presse au Centre technique national de Sidi-Moussa (Alger).
"Même si ma dernière expérience en tant qu'entraîneur remonte à 2006, je n'ai jamais été loin du monde du football du fait que j'ai été consultant à la télévision pendant plusieurs années, analysant notamment les matchs des grands championnats européens. Les studios de télévision m'ont beaucoup appris et je pense que cela ne va nullement constituer un handicap en vue de ma nouvelle mission avec la sélection", a-t-il ajouté.
Appelé à revenir sur ses deux expériences avec les Verts, Rabah Madjer a affirmé qu'il avait souvent connu des problèmes qui ne lui ont pas permis de mener à bien sa mission.
Je peux réussir comme je peux échouer
"En 1994, j'ai été chargé de gérer la sélection, j'avais juste 32 ans et j'avoue que j'ai fait des erreurs. Je suis revenu en 2001 avec un objectif à moyen terme. A chaque passage, j'avais connu beaucoup de problèmes qui m'ont perturbé dans mon travail. On m'avait mis des bâtons dans les roues, je ne suis pas le genre de personnes qui accepte qu'on lui impose tel ou tel joueur. Lors de mon dernier passage (2001-2002) j'avais effectué un gros travail mais malheureusement je ne suis pas allé jusqu'au bout", a-t-il regretté, assurant qu'il n'avait "aucune revanche à prendre".
Et d'enchaîner : "Je peux réussir comme je peux échouer, l'erreur est humaine. Maintenant, je dois capitaliser ma précédente expérience pour essayer de rebâtir sur de bases solides cette équipe nationale", a-t-il conclu.
L'ancien joueur du FC Porto dirigera son premier match avec les Verts le 10 novembre prochain lors de la réception du Nigeria au stade de Constantine dans le cadre de la 6e et dernière journée (Gr. B) des qualifications du Mondial 2018.