Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a affirmé que le sommet UA-UE tenu à Abidjan (Côte d'Ivoire) a donné la preuve que la RASD était une réalité indéniable. Il a affirmé que « l'Afrique a triomphé et prouvé que l'UA n'admet d'autres principes que celui des relations équilibrées et des intérêts communs ».
Lors d'une conférence de presse animée mardi au siège de l'ambassade de la RASD à Alger, M. Ould Salek a indiqué que le sommet UA-UE tenu fin novembre à Abidjan a démontré que la coexistence entre la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Maroc était « inéluctable », soulignant que l'Union européenne doit se conformer à la légalité internationale et convaincre l'occupant marocain de la nécessité de respecter ses frontières reconnues à l'échelle internationale et mettre fin à l'occupation du Sahara Occidental.
« Le Maroc et la France se sont rendus compte que la RASD, membre fondateur de l'UA, ne peut être ignorée ou écrasée, car c'est un pays africain authentique, ajoutant que l'Europe, en tant que continent voisin, était le premier concerné (après l'Afrique) par les questions de paix et de sécurité dans la région mais aussi le premier à en subir l'impact.
« La RASD a pris part, en effet, à la 5e session du sommet UA-UE, en dépit des manœuvres des lobbies et des fortes pressions exercées sur le pays hôte », a-t-il soutenu, rappelant que « le sommet n'aurait pu en aucun cas se tenir sans la RASD, c'est la volonté du peuple et la décision de l'UA ».
« L’Afrique du sud a réitéré son soutien à la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination et a condamné l’occupation des territoires sahraoui », a déclaré M. Ould Salek.
« L'Afrique du Sud est un pays respecté, qui défend les principes de lutte contre le colonialisme et qui croit profondément au droit des peuples à l'autodétermination.
Sa position vis à vis de la cause sahraouie demeure constante et indéfectible, c'est l'un des pays revendiquant avec force la décolonisation au Sahara Occidental », a soutenu le chef de la diplomatie sahraouie.
Ainsi, a-t-il poursuivi, « l'UE est appelée à convaincre l'occupant marocain de la nécessité de respecter ses frontières reconnues à l'échelle internationale et de mettre fin à l'occupation du Sahara Occidental, de même qu'elle doit se conformer à Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) sur l'interdiction de conclure des accords avec le Maroc incluant les territoires sahraouis occupés pour le pillage des ressources du peuple sahraoui.
L'UE doit « amener le Maroc à mettre fin à son occupation des territoires sahraouis et permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination », a estimé M. Ould Salek, appelant l'UE « à ne pas rester impassible devant les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les graves violations perpétrées par le Maroc à l'encontre du peuple sahraoui ».
Le chef de la diplomatie sahraouie a affirmé que « le président français Emmanuel Macron appartient à la génération de Français pétris des principes de la République et non à celle souffrant du complexe du colonisateur », estimant qu'aux yeux des dirigeants sahraouis, il reste le premier président français capable de contribuer à l'arrêt des agressions répétées contre le peuple sahraoui ».
Le ministre sahraoui des Affaires étrangères a, en outre, souligné que le Sommet d'Abidjan se veut une victoire pour l'Union européenne (UE) qui n'a pas tenu compte de la position française en faveur de l'occupation.
Les délégations de la majorité des pays de l'UE se sont réjouies de la présence de la délégation sahraouie, a-t-il dit. APS