Comment réhabiliter nos villes ? Si l’Algérie déploie beaucoup d’efforts pour régler la bataille contre la crise du logement, le défi de la qualité reste toujours à relever. Dans la perspective de réhabiliter l’espace urbain existant et afin de recadrer la stratégie de construction dans la perspective de bâtir de nouvelles villes intégrée, «le ministère de l’habitat mis en œuvre une nouvelle feuille de route», affirme Malika Maameri, directrice de la Politique de la Ville au Ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de la Ville.
Lors de son passage dans l’émission l’Invité de la rédaction de la radio Chaine 3, M. Maameri est revenue sur les causes de la dégradation du tissu urbain. Selon elle, l’urbanisation accélérée qu’a connue le pays depuis l’indépendance a produit «une répartition déséquilibrée de la population», avec «70% des algériens qui vivent, aujourd’hui, dans les villes, alors qu’en 1962 cette population urbaine ne dépassait pas les 3,8%».
Cette «urbanisation accélérée» a engendré, également, une progression anarchique «de nouveaux noyaux urbains». Ainsi, l’Algérie qui disposait, en 1962, de 95 agglomérations urbaines, se constitue, aujourd’hui, de 751 agglomérations urbaines, dont 90% sont située au nord. A quoi s’ajoute l’exode rural, notamment celle connue durant la décennie noire, avec son lot de bidonvilles qui ont donné une image défigurée de la ville.
Pour y remédier, le ministre de l’habitat compte se déployer sur plusieurs plans. Détaillant cette "feuille de route", l’invitée de la Chaine 3 évoque, entre autres «le maintient de la production intensive de logements avec une diversification des segments de l’offre, la poursuite de l’éradication des bidonvilles et la réhabilitation de l’habitat précaire à travers des opérations de relogement et, enfin, le maintien de la population rurale par l’aide de l’Etat et la dotation de ces zones enclavées de moyens et d’équipements permettant d’améliorer leur niveau de vie».