Les Maliens sont appelés à voter, demain dimanche, pour le second tour de l'élection présidentielle qui opposera le chef d'Etat sortant Ibrahim Boubacar Keïta, considéré comme favori, au chef de file de l'opposition Soumaïla Cissé comme il y a cinq ans, alors que le pays est confronté à plusieurs défis dont la poursuite de l'application de l'accord de paix conclu en 2015.
M. Keïta, dit «IBK», qui brigue à 73 ans un second mandat, sera donc une nouvelle fois opposé au chef de l'opposition Soumaïla Cissé, un ancien ministre des Finances.
«Il ne faut jamais préempter une élection, mais nous pouvons y aller avec confiance et sérénité», a déclaré le président sortant vendredi, cité par des médias locaux.
Convaincu d'être «sur orbite», le chef de l'Etat promet de «consolider les acquis, amplifier les réussites et corriger les manques» au cours des cinq prochaines années.
Soumaïla Cissé se dit, pour sa part, déterminé à remporter cette élection après avoir pris part à deux précédents scrutins.
Assurant avoir eu l'appui de la plupart des opposants maliens au premier tour, regroupé au sein d'un «large front démocratique», l'ancien ministre promet de créer la «surprise» et d'amorcer «le changement», notamment après les derniers soutiens exprimés par des chefs religieux et des acteurs de la société civile malienne en faveur de sa candidature.
Largement distancé par le président sortant ayant obtenu 41,70 % des voix exprimés au premier tour, Soumaila Cissé se voit, toutefois, privé du soutien de deux candidats importants arrivés troisième et quatrième lors de cette élection.
Il s’agit de Cheick Modibo Diarra et Aliou Diallo, qui ont eu obtenu respectivement 7,45 % et 7,95 % des suffrages.
Ces deux personnalités politiques maliennes ont décidé de ne pas de donner de consignes de votre entre IBK et Soumaila Cissé, invitant leurs partisans à décider librement de leur choix.
«C’est donc aux Maliens que je laisse le soin de s’exprimer comme il le souhaitent au second tour», a annoncé Aliou Diallo à ses militants.
L’ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra a estimé quant à lui que «Ni IBK, ni Soumaila Cissé n’incarnent l’alternance au Mali». Cette position a été adoptée également par l’ancien ministre de l’Economie et des finances, Mamadou Diarra, du mouvement Mali en Action, et qui était membre du collectif des 18 candidats, ayant rejeté les résultats du 1er tour de la présidentielle.
Selon des observateurs maliens, IBK sera ainsi «le grand favori de ce deuxième tour» et «gagnera haut la main le second mandat».
Le prochain président malien est appelé à poursuivre l’application de l’accord de paix signé en 2015 à Alger et redresser la situation socio-économique du pays.
Le Mali, est connu pour son rayonnement culturel avec ses cités légendaires comme Tombouctou et ses musiciens de renommée mondiale, mais il demeure confronté aux défis sécuritaire et économique.
Le revenu par habitant a reculé depuis 2014, selon la Banque mondiale, et quelque 47% des 18 millions de Maliens vivent sous le seuil de pauvreté, même si le Mali est redevenu en 2017 le premier producteur de coton africain et qu'il enregistre un taux de croissance supérieur à 5% depuis plusieurs années.
APS