L'enseignant-chercheur et expert judiciaire en archives, Achour Sellal, a affirmé, lundi, que les archives de la colonisation espagnole portant sur le Sahara occidental témoignent "d’une manière irréfutable" que les Sahraouis étaient les maîtres de leur territoire.
Intervenant lors d'une conférence animée à l'occasion de l'Université d’été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), l'universitaire a assuré que ces documents certifiaient que les sahraouis avaient le droit à disposer d’eux-mêmes conformément à la résolution 1514 des Nations unis datant de 1960, précisant que "ces archives qui remontent à l’époque antérieure ou postérieure à la colonisation espagnole présentent un intérêt capital aussi bien pour l’Etat sahraoui que pour les instances onusiennes".
Dans une communication présentée sous le thème "les archives de la RASD: mémoire active et réactive", cet enseignant à l'Université d'Alger 2 a assuré que "toutes ces séries d’archives, notamment celles inhérentes au recensement de la population sahraouie, peuvent être exploitées à des fins de preuve aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire sahraoui par les instances compétentes, l'ONU et la Cour internationale de justice de la Haye".
Tout en appelant les dirigeants de la RASD à défendre et à protéger son territoire, son histoire et ses intérêts économiques en ayant recours aux archives, l'enseignant-chercheur a souligné que "ces archives sahraouies conservées en Espagne pourront faire l’objet d’un contentieux archivistique international".
Dans ce contexte, il a soutenu que les responsables de la RASD pourront revendiquer auprès des instances internationales concernées, la restitution de ces traces écrites d’une manière légale et légitime.
Insistant sur la réactivation de ces documents historiques, il a fait savoir que ces documents peuvent être des ressources ½ informationnelles précieuses », et ce, dans plusieurs domaines.
Sur le plan diplomatique, il a considéré que la résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unis en date du 14 décembre 1960, permet, à elle seule, d’avoir recours à des documents d’archives se rapportant à la période coloniale.
A ce titre, il a assuré que les responsables sahraouis peuvent avoir accès à une série d’archives notamment sur le recensement des populations sahraouies effectué en 1974 par les autorités espagnole et toutes les données y afférentes.
Dans le domaine économique, il existe des cartes et des plans relatifs à l’exploitation de l’industrie minière et des ressources halieutiques durant la présence coloniale espagnole et qui peuvent être réactivés à des fins économiques et politiques étant donné que le territoire du Sahara occidental renferme des ressources naturelles riches et variées, "tant convoitées", a-t-il ajouté.
Des études témoignant que des traces écrites sur la question de l’urbanisation du territoire sahraoui existent depuis fort longtemps, a-t-il également signalé.
"Il en ressort de ce point de vue que ces archives peuvent jouer un rôle important dans la compréhension du passé du peuple sahraoui", a-t-il appuyé.
Considérant que ces documents constituent un précieux outil et la propriété de la RASD, l'universitaire a recommandé aux responsables sahraouis de mettre en place une instance officielle chargée de la prise en charge de cette "mémoire consignée et signifiante".
"Cet objectif ne pourra être concrétisé sans la création au préalable d’une institution chargée des archives nationales et l’aide des pays amis (associations) en possession d’archives sur le Sahara occidental", fait-il observer.
Pour Achour Sellal, "la réactivation de ses documents, en tant moyen de preuve, vont permettre au peuple sahraoui en quête de solution conformes aux résolutions des Nations unis, de recouvrir ses droits légitimes de mettre fin à des situations conflictuelles en relation avec son territoire, objet de convoitises".