Des inondations ont fait 36 morts au Niger depuis le début de la saison des pluies en juin, qui ont frappé particulièrement le nord désertique du pays, selon un bilan communiqué mardi par l'ONU.
"A la date du 27 août", le bilan est de "130.468 personnes sinistrées" soit "18.140 ménages" dans le pays, a précisé le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Niamey, dans son bulletin.
Les eaux ont également détruit 7.212 habitations et 8.162 hectares de cultures, et 31.118 têtes de bétail ont été décimées, indique Ocha.
Agadez, ville du grand nord, affiche le plus lourd bilan avec 60.555 sinistrés, déplore l'agence onusienne. La semaine passée les autorités d'Agadez avaient affirmé que les intempéries avaient déjà fait 16 décès, dont 7 dans la seule ville d'Agadez, classée par l'Unesco au patrimoine mondial.
Parmi les autres régions durement touchées figurent Maradi (centre-sud) avec 34.877 sinistrés, Zinder (centre-est) avec 13.601 sinistrés et Diffa (sud-est, très aride) 10.992 sinistrés, d'après le bilan onusien.
Un bilan dressé le 9 août pat le ministère nigérien de l'Action humanitaire faisait état de 22 morts et 49.845 personnes sinistrées pour tout le pays. Des dizaines de puits d'eau potable ont également été endommagés.
Habituée à de graves inondations, la capitale Niamey est en revanche quasiment épargnée, alors que les intempéries y avaient tué une vingtaine de personnes en 2017.
Certains habitants expliquent les faibles dégâts dans la capitale par la construction de digues qui ont mis des milliers de riverains à l'abri des crues mortelles du fleuve Niger.
La saison des pluies bat actuellement son plein au Niger. En dépit de sa courte durée --au plus trois mois-- et de la faiblesse des précipitations, ce pays fait face depuis quelques années à des inondations, y compris dans les zones très désertiques du nord.
Un paradoxe dans cet Etat très sec où les mauvaises récoltes sont habituellement dues à la sécheresse. En 2017, 56 personnes avaient péri dans des inondations qui avaient affecté plus de 206.000 personnes, selon l'ONU.