UA-ONU : Smail Chergui appelle à un partenariat renforcé en matière de maintien de la paix

Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Smaïl Chergui, a appelé mardi à renforcer le partenariat UA-ONU en matière de maintien de la paix par un cadre plus effectif permettant aux Nations Unies de contribuer au financement des opérations de paix dirigées par l’Union africaine.

Smail Chergui qui intervenait lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la paix et à la sécurité en Afrique, a indiqué depuis Addis-Abeba où il s’est exprimé par visioconférence, que le Conseil de sécurité de l’ONU devrait renforcer encore davantage son engagement et son cadre stratégique avec le Conseil de paix et de sécurité de l’UA.

Le Commissaire à la paix de l’UA a invité, à ce titre, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU à saisir l’occasion de l’adoption de la résolution, qui sera présentée dans les semaines à venir, sur la nécessité pour l’Union africaine d’accéder au cas par cas aux contributions des Nations Unies pour les opérations autorisées par l’organisation onusienne.

"Nous croyons que cela permettra à la communauté internationale de faire un pas de plus vers la mise en place d’un cadre plus efficace, prévisible et durable, qui nous permettra d’instaurer la paix et la sécurité sur le continent", a-t-il déclaré lors de cette réunion organisée par la Chine qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois de novembre.

La résolution doit déterminer qu’en principe, le Conseil est d’accord sur l’utilisation des contributions à l’ONU pour financer des opérations de soutien à la paix mandatées par l’UA et ce, au cas par cas.

Le texte, a-t-il expliqué, ne liera pas les mains du Conseil de sécurité pour un soutien illimité puisque, toute décision dans ce sens ne sera prise qu’après des consultations sur chaque situation de conflit requérant un tel soutien financier.

A cet égard, M. Chergui a demandé de ne pas surcharger la résolution de "conditionnalités", qui retarderaient davantage les efforts d’une gestion efficace de la paix et la sécurité en Afrique.

Soulignant à quel point un financement prévisible et durable est nécessaire dans le cadre des contributions de l’ONU aux opérations de paix dirigées par l’Union africaine, Smail Chergui a rappelé la décision des Etats membres de l’UA de revigorer le fonds de la paix de l’Union africaine, prise samedi dernier en marge du sommet extraordinaire de l’organisation panafricaine.       

Les Etats membres de l’UA se sont engagés à renflouer le fonds à hauteur de 60,5 millions de dollars, soit la contribution la plus élevée depuis sa création en 1993.

Compte tenu des engagements supplémentaires pris lors de l'Assemblée de la semaine dernière, Chergui a indiqué que ces contributions devraient atteindre 100 millions de dollars d'ici début 2019.

"Cet élan accéléré est un élément clé de nos efforts collectifs pour garantir l'accès de l'UA aux contributions de l’ONU et sur lequel nous souhaitons parvenir à un accord dans la résolution qui sera adoptée par le Conseil dans les prochaines semaines", a-t-il relevé.

Faisant écho à l’appel lancé par M. Chergui, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, présent à ce briefing, a indiqué que les missions de paix mandatées par l’Union africaine doivent pouvoir bénéficier de financements plus prévisibles et durables, y compris, le cas échéant, au moyen de contributions statutaires des Nations Unies.

Le chef de l’ONU a reconnu que les missions de paix en Afrique, y compris celles mandatées par l’Union africaine, ont joué un rôle clé dans le maintien de la paix et de la sécurité sur le continent. Pour cette raison, il est d’avis qu’elles méritent des systèmes de soutien prévisibles.

Les Etats-Unis qui ont déjà poussé cette année à la réduction du budget des opérations de maintien de la paix de l’ONU ont estimé qu’il était prématuré de prendre un tel engagement politique.

L’ambassadeur adjoint américain à l’ONU, Jonathan Cohen, a indiqué que le nouveau Congrès ne pouvait s’engager sur cette question importante et complexe avant le Nouvel An. En dépit de cette prudence, "ce serait une erreur d’interpréter notre mise en garde comme un manque de soutien", a précisé Jonathan Cohen, rappelant que les Etats-Unis sont depuis longtemps et resteront le principal contributeur des Nations Unies aux missions de maintien de la paix des Nations Unies.

Pour autant, il a considéré que l’UA devrait remplir certaines conditions en assumant au moins 25% du coût des opérations et en veillant à ce que et ses troupes adhèrent aux normes de performance élevées en matière de conduite et de respect des droits de l’Homme. APS

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