Le coordonnateur du Centre opérationnel des migrations : l’Algérie se refuse à créer des centres de rétention de migrants sur son sol

Le flux de migrants sur le continent Africain est un phénomène qui a tendance à prendre de l’ampleur, notamment vers l’Algérie où, comparativement à l’année 2017, sa pression, même si elle est moins importante, n'en continue pas moins de perdurer.

S’exprimant, lundi, sur cette question à l l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 Radio Algérienne, le coordonateur du Centre opérationnel des migrations au ministère de l’Intérieur relève que si les pays Européens sont légitimement préoccupés par ce problème, il en va de même pour Alger qui, dit-il, tente de le prendre en charge et de le réguler.

Concernant l’accueil et la protection des populations de migrants, M. Hassan Kacimi signale que l’Algérie a, de tous temps, inscrit son action dans le respect des conventions internationales, relevant cependant que sur ce dossier, il n’existe pas de consensus entre les nations qui y sont confrontées.

Des appels pressant de pays Européens à l’Algérie d’accepter l’ouverture de « Plateformes migratoires » de rétention, qu’il identifie à des « marchés aux esclaves où on prend les meilleurs», le représentant du ministère de l’Intérieur considère que cette question doit être réglée « autrement et non en la déplaçant ailleurs ». Il pousse plus loin en observant que la politique de « migration choisie », adoptée par ces derniers est une démarche qui ne contribue en rien à solutionner cette épineuse question.  

Du flux migratoire auquel fait face le pays, il note que celui-ci est en train d’évoluer différemment par rapport au passé. Alors qu’en Europe, dit-il, les voies migratoires sont en train de se fermer, il en va autrement pour ce qui concerne le continent où, signale-t-il, le nombre de migrants est en train d’augmenter en direction de l’Afrique du Nord, particulièrement vers l’Algérie, à partir du Mali, du Niger, le Tchad, ou du Soudan, en particulier.

M. Kacimi estime que concilier les aspects humanitaires et sécuritaires du flux migratoire s’avère une problématique « difficile à mettre en œuvre », assurant que les autorités Algérienne tentent, malgré tout, de les appréhender au mieux.

Notant que la population des cinq pays du Sahel est constituée de 80 millions d’habitants et que dans 30 ans elle va pratiquement doubler, « qu’en sera-t-il, s’inquiète-t-il, s’il n’y existe pas d’assises économiques pour répondre à ses besoins. Pour lui, nul doute que « nous allons assister à une migration qui va se diriger vers le Maghreb, l’Algérie, puis l’Europe », des enjeux auxquels selon lui, il ne pourrait être fait face qu'à travers une démarche réfléchie, au niveau mondial.