Les avis des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), étaient mitigés, mardi à Alger, autour de la déclaration de politique générale, entre ceux qui se sont félicités de son contenu et d'autres qui l'ont critiqué, et ce lors d'une plénière présidée par M. Mouad Bouchareb, président de l'APN, en présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia et des membres du gouvernement.
Dans le cadre de la poursuite du débat autour de la déclaration de politique générale du gouvernement, pour la 2ème journée consécutive, les députés ont évoqué la teneur de ladite déclaration tant au niveau de la forme que du fond.
A ce propos, certains députés ont estimé que la déclaration "résume de grandes réalisations accomplies, renferme des indices positifs et une vision prospective prometteuse", tandis que d'autres l'ont qualifié de "campagne électorale anticipée au profit du candidat Abdelaziz Bouteflika".
Intervenant lors de la séance consacrée au débat, la députée Imen Arada du parti du Rassemblement national démocratique (RND), a indiqué que la Déclaration de politique générale a présenté en son volet économique, " des indices positifs des réalisations enregistrées dans les différents secteurs et une vision stratégique élargie des paris de l'avenir", saluant " les choix stratégiques du gouvernement, notamment en matière de mobilisation des ressources financières intérieures et le recours au financement non conventionnel, à même d'impulser le développement".
Le député Sid Ahmed Abeiri de même parti, a estimé, pour sa part, que ladite Déclaration "est intervenue dans des circonstances difficiles mais inévitables", relevant à ce propos, que les chiffres et les indices qu'elle contient, "témoignent" des efforts fournis par les gouvernements successifs à la faveur de l'impulsion du développement national, ajoutant que le document a évoqué le bilan des vingt (20) années et se veut " un éclaircissement de l'opinion publique quant aux réalisations accomplies lors des deux dernières décennies et n'est pas une campagne électorale anticipée au profit du président de la République, comme le relayaient certains".
Dans ce même contexte, le député Elhocine Dellali du parti Tajamoua Amel El Djazair (TAJ), a salué les " grandes réalisations économiques" accomplies depuis 1999, telles que les projets de développement, le paiement anticipé de la dette extérieure, ainsi que les évolutions qu'avait connues la production nationale industrielle et agricole.
Saluant, de son côté, la teneur de la Déclaration de politique générale, la députée Hayet Benchouche de l'Alliance nationale républicaine (ANR), a appelé à la nécessité d'" accélérer la relance des réformes et du parachèvement des politiques engagées par le gouvernement au profit de l'économie nationale, à travers le soutien à la production industrielle et agricole et la relance du Partenariat public-privé , drainer les investissements étrangers, mobiliser les ressources financières intérieures, réformer le secteur financier et bancaire et lutter contre l'évasion fiscale".
Pour sa part, le député El Houari Tighersi du parti du Front de libération nationale (FLN) a appelé le gouvernement à "prendre en considération les revendications économiques du peuple, notamment celles des jeunes", fustigeant "l'échec de l'application des politiques directes" tels que le e-commerce, la réforme du système bancaire et la révision de la loi sur la monnaie et le crédit.
Du même parti, le député Omar Amer a également fustigé les politiques adoptées par le gouvernement dans certains secteurs ainsi que la non atteinte de l'autosuffisance et la poursuite de la dépendance extérieure en matière d'approvisionnement en viandes, céréales et lait.
Quant à la députée du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), elle a critiqué la déclaration de politique générale aussi bien dans la forme qu'au fond, soulignant que "les chiffres indiqués ne reflètent pas les vraies conditions de vie du citoyen."
Abondant dans le même sens, Noua Chetouh, de la même formation politique, a indiqué que "la constitution prévoit l'examen de la politique annuelle du gouvernement et non pas du bilan des vingt dernières années".
Le député Fathi Kouchi (parti des travailleurs) a appelé le gouvernement à "présenter des chiffres réels et récents", fustigeant la déclaration de politique générale qui, a-t-il dit, "n'a pas évoqué les politiques économiques engagées".
Le débat autour de la déclaration de politique générale se poursuivra jusqu'à mercredi, alors que les réponses de M. Ouyahia aux questions et préoccupations des députés sont programmées pour jeudi après-midi.
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait présenté, lundi, la Déclaration de politique générale devant les membres de l'APN.
La Déclaration de politique générale comprend six chapitres relatifs au bilan du gouvernement dans les différents secteurs, rappel-t-on .