Pour l’ancien président de l’Assemblée populaire nationale et membre de la direction du parti FLN, Abdelaziz Ziari, la phase de transition politique a débuté à partir du moment où le chef de l’Etat a annoncé son refus de briguer un nouveau mandat, reportant du même coup l’organisation de l’élection présidentielle.
Prenant part, lundi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Abdelaziz Ziari considère que la désignation, dimanche, par le président Bouteflika d’un gouvernement chargé de piloter la transition est une « nécessité technique », pour explique-t-il, gérer les affaires de l’Etat et garantir les engagements de l’Algérie vis-à-vis de ses partenaires étrangers.
A propos des manifestations populaires qui ont émaillé le pays au cours des dernières semaines, l’intervenant observe que la Constitution n’a pas prévu une situation où l’on se trouve face à une « insurrection citoyenne », qui n’a pas été suffisamment appréciée à sa juste mesure par le pouvoir.
Estimant en ce sens, qu’à partir du moment on n’arrive pas à résoudre cette crise, alors que la nécessité l’exige, « on peut mettre entre parenthèse » les éléments de tel ou tel autre article de la Constitution qu’ils ne peuvent résoudre.
Pour lui, c’est en raison de la faillite des politiques « entre dirigeants et dirigés » que l’armée a été amenée à s’exprimer et a prendre position du coté de la population, « ce qui est à son honneur ».
Le fond du problème déclare l’invité, est de savoir comment réinstaurer la confiance entre le peuple et ses dirigeants, estimant que la période de transition, telle qu’elle est définie par la Constitution, est à ses yeux « insuffisante » amenant la population Algérienne à choisir la rue plutôt que les urnes pour s’exprimer.
De cette période transitoire, il dit ne pas croire qu’elle soit suffisante pour installer une instance crédible chargée d’organiser des prochaines élections, afin que le peuple ait la garantie que ceux qui vont le représenter soient vraiment porteurs de ses revendications.
Puisque, relève M. Ziari, nous parlons d’un changement de système, le défi consistera à inaugurer un nouveau mode de gouvernance, sur la base d’un équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, des réformes revendiquées dont il rappelle qu’elles ont été proposées dés 2012.
C’est, regrette-t-il, parce que les réformes profondes « qui auraient du se faire dans l’appareil d’Etat » n’ont pas eut lieu, que le pays a abouti à la situation délicate dans laquelle se trouve présentement le pays.