Le sociologue Nacer Djabi à la Radio : "il est quasiment impossible d'organiser des présidentielles dans les délais fixés"

Ph.DR

Cela fait deux mois et demi que les Algériens et sur tout le territoire national, de même que ceux établis à l’étranger, manifestent sans relâche et par millions pour un changement radical du système politique en place. Ils restent constants et unanimes sur les revendications clairement exprimées dans la rue.

Comment accompagner ce magnifique mouvement populaire, qui reste pacifique, créatif et d’une organisation extraordinaire, vers l'édification d’une République fondée sur un Etat de droit ? Comment construire une République à la hauteur de ce peuple que le monde découvre fascinant ? Comment permettre enfin la sérénité aux martyrs de la guerre de Libération nationale dans leur ultime sacrifice ?

L'Algérie entame indéniablement un tournant historique et se trouve de nouveau à la croisée des chemins ouverts sur toutes les éventualités. Mais cela serait sans compter sur la détermination populaire.   

Invité à s’exprimer sur ce sujet, le sociologue Nacer Djabi, préfère d’abord préciser que les Algériens expriment « des revendications exclusivement politiques », à savoir la rupture totale avec le système politique en place et réclament des institutions légitimes pour construire une Algérie nouvelle. 

A côté d'autres divers avis sur la solution de crise à préconiser, pour l’invité de la Radio la solution passe par une période transitoire qui sera gérée par des compétences neutres et connues pour leur probité et il en existe parmi les hommes et les femmes qui ont la légitimité de la rue. 

« Les algériens veulent entrer dans une période de transition négociable entre six mois à une année », estime-t-il,  pour « l’organisation d’élections sous la houlette d’une commission nationale autonome en dehors de toute interférence de l’administration actuelle qui a toujours été derrière la fraude ». 

L’invité de la Radio suggère que la présidence soit assurée par une seule personne ou un groupe de personnalités à la place de Bensalah que la rue estime « illégitime ». De même qu'un « gouvernement de compétences nationales » aura à gérer la transition pour arriver à l'éléction d'un président légitime qui mènera à son tour la transition pour organiser des élections législatives, les municipales, et une nouvelle Constitution.  

 

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