Révision du traité sur le nucléaire : Poutine soutient Téhéran

Ph.DR

Le président russe, Vladimir Poutine, a estimé mercredi que la décision de Téhéran de revoir certains de ses engagements concernant le traité de 2015 sur le nucléaire est tout à fait compréhensible, compte tenu de la «pression déraisonnable» qu'elle subit, faisant allusion aux pressions et aux sanctions des Etats-Unis touchant désormais tous les secteurs.

Le Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN) iranien a annoncé tôt mercredi que l'Iran allait cesser de limiter ses réserves d'eau lourde et d'uranium enrichi.

«Les  décisions irréfléchies et arbitraires, menant à une pression déraisonnable sur l'Iran, provoqueraient des mesures fâcheuses par la suite, auxquelles nous sommes confrontées aujourd'hui», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avant d'ajouter  que la Russie restait «engagée» à l'accord sur le nucléaire iranien.

Les Etats-Unies qui se sont retirés du traité en mai 2018 ne se sont pas contentés uniquement de rétablir les sanctions contre Iran, mais ils ont demandé aussi auprès de leurs alliés de cesser d'acheter le pétrole Iranien.

Ce sont ces agissements qui ont poussé le président iranien Hassan Rohani à appeler vendredi dernier ses compatriotes à «résister et ne pas céder face aux pressions des Etats-Unis et de ses relais». 

«L'Amérique ne se lassera de ce jeu qu'une fois qu'elle réalisera qu'il ne la mènera nulle part. Nous n'avons d'autres choix que celui de résister et de rester unis», a déclaré M. Rohani dans un discours télévisé.

«Notre guerre aujourd'hui est une guerre sur l'espoir. (Les Etats-Unis) veulent briser nos espoirs, et nous devons briser les leurs. «Ils (Les Etats-Unis) veulent supprimer nos réserves en devises étrangères (...) ils cherchent à semer la discorde dans notre pays. Ils veulent que nous soyons divisés, que nous nous dressions les uns contre les autres», a-t-il insisté.

Les pressions des Etats-Unis pèsent lourdement sur l'économie iranienne. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le PIB de la République islamique va chuter de 6% en 2019, après un recul de 3,9% en 2018.     

Depuis le 8 mai 2018, le rial iranien s'est déprécié de plus de 57% par rapport au dollar sur le marché libre, engendrant une forte poussée de l'inflation. Celle-ci atteint désormais 51% en glissement annuel (contre 8% il y a un an), selon le taux officiel.

APS

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