Le coût des médicaments remboursés par la Caisse nationale d'assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) va dépasser les 260 milliards de dinars à l’horizon 2022, a indiqué lundi à Blida le directeur du contrôle médical auprès de cet organisme public, Djamal Matari.
"Le coût des médicaments remboursables est en constante hausse", a indiqué M. Matari à l’APS en marge du 10e forum régional des médecins pratiquants et médecins conseils de la CNAS.
M. Matari a fait cas d’une facture de 148 milliards de médicaments remboursée en 2013, avant d’atteindre les 226 milliards en 2018, avec une prévision de dépasser les 260 milliards de dinars de médicaments remboursés à l’horizon 2022.
A l’origine de cette "hausse sensible de la facture de remboursement des médicaments", qui selon Matari,"a impacté sur l’équilibre financier de la Cnas", une étude réalisée par des médecins et experts du domaine, a cité principalement "le problème des ordonnances + extravagantes+ , comportant plus de 11 médicaments", a-t-il signalé.
La même étude, d’une durée de six mois, ayant englobé plusieurs wilayas a également fait le constat de nombreux dépassements imputés aux médecins pratiquants, à l’origine de pertes financières considérables pour la Cnas, citant notamment la prescription de médicaments à la demande du patient et la prescription d’ordonnances sans aucune relation avec l’état de santé de l’assuré social.
Parmi les médicaments remboursés par la CNAS, 54% concernent le diabète et l’hypertension qui sont remboursés à 100%, a-t-il fait savoir. Sachant qu’une commission interministérielle (englobant les secteurs de la Santé, du Travail et de l’Emploi et de la Sécurité sociale) est chargée "chaque mois d’actualiser la liste des médicaments remboursables, sur la base de critères scientifiques et médicaux", précisé le même responsable.
"Les arrêts maladie fictifs sont l’autre facteur à l’origine du déséquilibre financer de la CNAS", a relevé Djamal Matari, qui a fait part de la prise d’une batterie de mesures légales pour faire face à ce phénomène, avec pour résultat "une réduction de l’ordre de 3% constatée en la matière, parallèlement à une baisse de 50% dans les congés maladies faisant suite aux congés de maternité", a-t-il expliqué.
Il a cité, entre autres, mesures prises pour faire face à ce phénomène des arrêts maladies, dont les résultats commencent à se faire ressentir, a-t-il dit, "le contrôle de l’état du travailleur le lendemain du jour suivant l’introduction de son arrêt maladie, outre la mise en œuvre de la mesure de contrôle administratif qui permet à la Caisse de se rendre, à l’improviste, au domicile de l’assuré social pour vérifier sa présence, sur place, de 10H00 du matin jusqu’à 16H00".
Des médecins généralistes et des spécialistes des deux secteurs, étatique et privé, des wilayas de Blida, Djelfa, Médéa et Tipasa ont pris part à cette rencontre scientifique, abritée par l’Ecole technique de Sonelgaz de Blida, dans un objectif d’engager un débat sur l’économie de la santé et examiner les moyens les plus à même d’améliorer la prise en charge médicale des citoyens.
Cette journée d’études, inscrite au titre d’une série de rencontres régionales, qui seront clôturées le 4 juillet prochain à Alger, vise, également, à "renforcer la coopération entre divers acteurs concernés, en vue de la réduction des pratiques négatives de certains médecins dans la délivrance des congés maladie fictifs et des ordonnances exagérées, entre autres", selon les organisateurs.