L’introduction d’amendements dans le Code de procédure pénale pour renforcer les prérogatives de la Police judicaire dans la lutte contre la corruption suscite des réserves même dans les rangs des avocats. Le projet de loi propose, entres autres, «d’enlever le contrôle du parquet sur les mandats de perquisition», indique Maître Amine Sidhoum, avocat au barreau d’Alger et membre du conseil de l’ordre des avocats qui avertit sur les risques de dérapage «individuels ou collectifs».
Lors de son passage, ce mardi, dans l’émission L’Invité de la rédaction de la Chaine 3, Me Sidhoum a déclaré que «la perquisition doit être laissée sous le contrôle de la justice», et qu’ «il ne faut pas laisser le champ libre à la police judiciaire». Rappelant, à ce propos, les expériences des années précédentes, le membre du conseil de l’ordre des avocats avertit sur le risque d’«ouvrir une brèche aux dérapages individuels ou collectifs» avec la légalisation de ces procédures.
Me Sidhoum affirme, cependant, que le projet d’amendement contient, aussi, des dispositions permettant de "revenir sur les amendements introduits sous le règne de Bouteflika et dont l'objectif a été d'encourager la corruption". Il cite, à titre d’exemple, l‘abrogation de l’article 6 bis qui exige une plainte au préalable pour ouvrir une enquête.