Après l'annonce vendredi des résultats définitifs des législatives en Tunisie, le parti Ennahdha, arrivé en tête du scrutin, doit proposer un chef de gouvernement d'ici le 15 novembre, ont indiqué le parti et l'Instance chargée des élections.
Selon la Constitution, le président Kais Saied a une semaine à partir de vendredi pour charger une personne désignée par Ennahdha de constituer un gouvernement. Jusque-là, aucun nom n'a été évoqué publiquement.
Lors d'une conférence de presse vendredi, l'Instance chargée des élections en Tunisie (Isie) a annoncé les résultats définitifs des élections législatives du 6 octobre. La première plénière de la nouvelle mandature 2019-2024 se tiendra le 13 novembre, a indiqué le Parlement dans un communiqué publié vendredi.
Ennahdha, première force parlementaire, n'a cependant gagné que 52 sièges, moins d'un quart du Parlement, et devra composer avec cinq ou six formations pour obtenir une majorité soutenant le nouveau gouvernement.
La "choura", organe consultatif du parti Ennahdha, doit se réunir ce week-end afin de plancher sur la composition de l'exécutif, et décider s'il confie la formation du gouvernement à un membre du parti ou à une personnalité indépendante.
"Ennahdha tient à son droit constitutionnel de diriger le gouvernement, on va voir ensemble ce week-end ce qui est envisageable", a indiqué le président de la choura, Abdelkarim Harouni.
"On va tout faire pour convaincre nos partenaires, car il faut respecter la voix des électeurs, et on fera le bilan des négociations pour voir ce qui est bon pour le pays", a-t-il ajouté.
La personne désignée pour diriger le nouveau cabinet a un délai d'un mois, renouvelable une fois, pour former un gouvernement qui doit être ensuite approuvé par une majorité de députés.
A défaut de majorité à l'issue de ce délai, le président Kais Saied pourra proposer un autre chef de gouvernement. Ennahdha a dit poursuivre ses négociations, à la recherche de ministres "compétents".
Début novembre, le parti a présenté à la presse un programme qu'il souhaite faire signer, après concertations, par toutes les composantes du futur gouvernement.
Ce programme se concentre sur la lutte contre la corruption et la pauvreté, le renforcement de la sécurité, le développement de l'éducation et des services publics, ou l'augmentation des investissements.
Ennahdha a jusque-là exclu des négociations le parti Qalb Tounes --arrivé deuxième aux législatives avec 38 sièges et présidé par l'homme des médias Nabil Karoui, poursuivi pour fraude fiscale --, et le Parti destourien libre de l'avocate Abir Moussi (17 sièges).