La consommation des produits pétroliers, notamment les carburants, a enregistré une baisse drastique depuis le début du confinement sanitaire, entrainant une baisse avoisinant les 50% du chiffre d’affaires de la Société nationale de commercialisation de produits pétroliers (Naftal), a indiqué mardi un responsable de l’entreprise.
Ce déclin de la consommation est observé depuis l’instauration du confinement sanitaire, à la mi-mars, en raison de la propagation de l’épidémie du Coronavirus (COVID-19), réduisant la consommation des produits pétroliers, tous types confondus, à des taux allant de 50% jusqu’à 80 %, a expliqué à l’APS le directeur de la communication de NAftal, Djamel Cherdoud.
Par conséquent, la demande sur les essences pour automobile (Normal, Super et Sans Plomb), Gasoil, Sirghaz (GPlc), celle des carburants destinés à l’aviation et la marine, ainsi que sur les lubrifiants, le gaz butane et le bitume, a « fortement chuté » depuis, a-t-il indiqué.
En termes de volume, prenant en comparaison les quantités commercialisées en deux journées, l’une avant le confinement sanitaire, soit jeudi 13 février 2020, l’autre pendant le confinement sanitaire, soit jeudi 9 avril 2020, M. Cherdoud, a fait état d' "un recul drastique".
Ainsi, la consommation des essences pour automobile (Normal, Super et Sans plomb), est passée de 10.553 tonnes métriques (t) le 13 février 2020 à 6.157 t, soit une baisse de 42%, d’après les chiffres du même responsable.
A la même période de comparaison, la demande sur le Gasoil a chuté de 29.984 t à 16.955 t, soit un recul de 43%, celle du Sirghaz (GPLc) de 2.197 t à 1.259 t, soit 43%, tandis que celle des lubrifiants (huiles) est passée de 424 t à 163 t, soit une baisse de 61%.
S’agissant des carburants destinés au transport aérien, la baisse de la consommation a atteint un taux de 87 %, le volume ayant baissé de 1.997 t à 265 t, tandis que le gasoil destiné à la marine est passé de 228 t à 47 t commercialisées, soit un recul de 79%.
Pour le fioul BTS, également utilisé par les bateaux, Naftal a enregistré une baisse de la demande à hauteur de 74%, soit un recul de 582 t à 150 t des quantités commercialisées.
La vente du bitume, matériau utilisé notamment dans les projets de l’habitat et les travaux publics, a aussi reculé de 1.770 t à 974 t, soit une diminution de 45%, tandis que la baisse des ventes du gaz butane (bouteilles conditionnées) a connu un recul 19%.
Interrogé sur les pertes économiques de Naftal, compte tenu de ces chiffres, M. Cherdoud a estimé que sa société a perdu une moyenne de 50% de son chiffre d’affaires, ajoutant que cette baisse a, toutefois, fait augmenter le niveau de stockage qui est de 90% pour le GPL (Propane et Butane), et à 83% pour les carburants, tous produits confondus.
Il a exclu, dans ce sens, toute éventualité de pénurie en carburants, en dépit de l’arrêt du transport mondial, car, avec ces niveaux de stocks, et les volumes des raffineries locales qui continuent à produire, « l’Algérie n’aura pas besoin d’importer les carburants pendant une bonne période», a-t-il affirmé.
La persistance de la pandémie accentue la baisse En outre, le même responsable a fait savoir que la persistance de la pandémie du Coronavirus et, en conséquence, le maintien des mesures du confinement sanitaire prise par les pouvoirs publics pour diminuer la propagation accentue cette tendance baissière de la consommation.
En plus du confinement sanitaire de la population, la suspension des moyens de transport, publics et privés, ainsi que l’arrêt du transport aérien et maritime mondial, font également faire durer la baisse de la consommation des produits pétroliers, a-t-il expliqué.
A cet effet, M. Cherdoud a indiqué que le recul des quantités commercialisées durant la première dizaine du mois d’avril (du 1er au 11 avril) avoisine et dépasse parfois, en termes de volume, celui enregistré durant la totalité du mois de mars (du 1er au 31 mars).
Ainsi, il a expliqué que la consommation des essences pour automobile a reculé de 106.703 t, soit 10% du 1er au 31 mars, alors que le déclin était de 175.232 t, soit 44% uniquement du 1er au 11 avril.
La demande sur le GPL a aussi connu la même tendance, car le Sirghaz a connu une baisse de 7.512 t, soit 11%, sur la totalité du mois de mars, alors que le déclin était de 11.668 t, soit 49% durant la première dizaine du mois d’avril. Celle du gaz Butane conditionné a enregistré une diminution de 29.985 t le mois de mars, soit 20 %, contre 8.172, soit 19 % du 1 au 11 avril.
Les carburants destinés au transport aérien et maritime ont, quant à eux, enregistré une baisse de 30.732 t du 1er au 31 mars, soit 36 %, tandis que leur consommation a reculé de 67% et de 30 %, respectivement pour ceux du transport aérien et maritime, du 1er au 11 avril.
S’agissant des les lubrifiants, le recul était de 627 t, soit 11%, contre 1.038 t, soit 52 %, durant la même période de comparaison, tandis que la demande sur le bitume a diminué de 58 % du 1 au 11 avril.