Les prix du pétrole baissaient nettement jeudi, pénalisés, entre autres, par des propos du ministre russe de l'Energie.
Jeudi matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 34,14 dollars à Londres, en baisse de 1,73% par rapport à la clôture de mercredi.
A New York, le baril américain de WTI pour juillet perdait de son côté 2,10%, à 32,12 dollars.
Mercredi, "le pétrole n'a pas réussi à suivre la hausse des marchés actions alors que des doutes commencent à émerger sur l'engagement à long terme de la Russie dans l'accord de l'Opep+", a commenté Tamas Varga, analyste.
Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs principaux partenaires, ont décidé en avril de réduire collectivement la production de brut de 9,7 millions de barils par jour en mai et juin.
Selon les premières estimations, les participants à l'accord ont jusqu'à présent plutôt bien respecté leurs quotas, permettant aux cours de l'or noir de regagner un peu du terrain perdu depuis le début de la pandémie.
Mais le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak "s'attend à ce que le marché revienne à l'équilibre en juin ou en juillet, augmentant les craintes que la Russie soit moins enthousiaste pour respecter les ambitieuses réductions de production au-delà de juin", a commenté M. Varga.
Selon Bjornar Tonhaugen, analyste, les prix ont également pu souffrir de la hausse des tensions sino-américaines, les Etats-Unis ayant considéré mercredi que Hong Kong n'était plus un territoire autonome, ce qui ouvre la voie à de possibles sanctions commerciales, ainsi que de données sur les stocks américains de pétrole.
"Au moment où le marché pensait que la demande devenait suffisamment forte pour réduire les stocks accumulés aux Etats-Unis, l'API a révélé hier que les réserves avaient grimpé la semaine dernière de 8,7 millions de barils", a-t-il expliqué.
"Une telle hausse n'était pas attendue, notamment après plusieurs semaines de baisse", a ajouté M. Tonhaugen.
Les investisseurs suivront donc plus tard dans la journée les données hebdomadaires de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), jugées plus fiables que celles de l'API.
Selon la médiane d'un consensus établi par l'agence Bloomberg, les analystes s'attendent à une baisse des stocks de brut d'environ 1,9 million de barils, à une hausse de 150.000 barils de ceux d'essence et de 2,5 millions des autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole), pour la semaine achevée le 22 mai.