L’Algérie poursuit ses efforts pour préserver l’intégrité territoriale de la Libye au moment où la médiation algérienne est sollicitée par toutes les parties libyennes, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, à l’agence turque Anadolu.
"Nous ne voulons pas séparer (les Libyens) ou prendre une position qui pourrait compromettre l'intégrité territoriale, l'avenir, la paix et l'unité de la Libye", a insisté le ministre, dans cet entretien accordé à Anadolu, en marge de sa rencontre à Rome avec son homologue italien, Luigi Di Maio.
L’Algérie œuvre pour "l'intégrité territoriale, l'unité et la stabilité de la Libye (...) ce sont (des questions) absolument cruciales pour nous", a-t-il enchainé.
Le ministre des Affaires étrangères a réitéré l’objectif de l’Algérie de rassembler tous les Libyens, réaffirmant également sa position qui se tient à équidistance des belligérants libyens.
Il a ajouté que l’Algérie travaillait à "éviter la partition" de la Libye, soulignant qu'"une telle éventualité serait dangereuse pour tous, en particulier pour les pays du voisinage".
"Au-delà de la question de la sécurité de l'Algérie (...) nous devons les aider.
Et tous les Libyens nous ont demandé de jouer ce rôle et nous sommes prêts bien entendu à l’assumer", a indiqué le ministre.
M. Boukadoum n’a pas manqué de rappeler le soutien de l’Algérie aux conclusions de la Conférence de Berlin sur la Libye, citant également la coopération et l’échange de vues sur le dossier libyen avec les pays voisins, la Tunisie et l’Egypte.
Dans le même contexte, il a appelé à hâter la nomination d’un émissaire onusien pour la Libye, un poste demeurant vacant depuis la démission en mars du médiateur libanais, Ghassan Salamé.
"Nous insistons sur la nomination d'un représentant spécial du secrétaire général dès que possible", a-t-il déclaré à Anadolu.
Mercredi, M. Boukadoum a soutenu devant le Conseil de sécurité des Nations unies que cette nomination constituera "un signal très positif" à la reprise des négociations, exprimant l’espoir que le SG de l’ONU "aura enfin son mot à dire sur cette désignation".
Evoquant le dialogue inter-libyen, il a précisé que "les pourparlers ne devraient pas se limiter uniquement à Benghazi et Tripoli", en référence au Gouvernement d’entente nationale libyen (GNA) basé à Tripoli et aux forces du maréchal Khalifa Haftar, mais devraient aussi inclure le sud de la Libye.
Dans cette région, "des milliers de familles et de tribus partagent des traditions communes avec les Algériens des régions transfrontalières", a signalé le ministre qui n’a pas manqué de rappeler l’enracinement des liens familiaux entre Algériens et Libyens.
Réitérant son rejet de toute solution militaire en Libye, le chef de la diplomatie a expliqué que le règlement de la crise dans ce pays doit inclure trois points fondamentaux à savoir "un cessez le feu, le respect de l’embargo sur les armes et la poursuite du dialogue" inter-libyen.
Dans son entretien à Anadolu, M. Boukadoum a mis en relief "les bonnes relations" que l’Algérie entretient avec la Turquie, ainsi que les nombreuses discussions entre responsables des deux pays, citant en cela l’entretien à Alger en janvier entre le Président de la république, Abdelmadjid Tebboune et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.