Le président russe Vladimir Poutine a proposé, vendredi, d'organiser un sommet en ligne des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne (5+1) et l'Iran pour discuter du dossier iranien, a indiqué le Kremlin.
"Les discussions au Conseil de sécurité de l'ONU sur la question iranienne deviennent de plus en plus tendues.
La situation s'aggrave", a estimé M. Poutine dans un communiqué, cité par le Kremlin, en dénonçant des "accusations sans fondement contre l'Iran".
Il a fustigé des "projets de résolution visant à détruire les précédentes décisions unanimes du Conseil de sécurité".
Dans ce contexte, la Russie propose d'organiser "dans les plus brefs délais une rencontre en ligne" des chefs d'Etats ou de gouvernement des membres permanents du Conseil (Russie, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine) ainsi que les dirigeants de l'Allemagne et de l'Iran.
C'est dans cette configuration dite 5+1 qu'avait été négocié et conclu avec l'Iran l'accord sur le nucléaire iranien, que Washington a ensuite dénoncé.
"L'objectif est de fixer des mesures qui permettraient d'éviter une confrontation et une aggravation de la situation au Conseil de sécurité de l'ONU", a expliqué le président russe.
"La question est urgente", a insisté M. Poutine, en mettant en garde contre une "hausse des tensions" et des "risques élevés d'un conflit" réel dans le cas contraire.
L'embargo contre les ventes d'armes à l'Iran arrive à expiration le 18 octobre, selon les termes de la résolution qui a approuvé l'accord international sur le nucléaire iranien, conclu en juillet 2015 entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne.
Washington, qui s'est retiré unilatéralement de cet accord en mai 2018 et a imposé de lourdes sanctions à l'Iran, cherche à prolonger cet embargo sur les ventes d'armes à l'Iran.
La Chine et la Russie, qui ont un droit de véto au Conseil de Sécurité de l'ONU, sont opposées à une prolongation de cet embargo.
Des diplomates à New York ont dit la semaine dernière s'attendre à ce que le Conseil de sécurité rejette nettement la résolution américaine, ce qui devrait poser les "jalons d'une longue épreuve de force avec des répercussions sur l'accord nucléaire iranien".