Compte tenu de son importante population et, d'un autre côté, des ressources limitées en eau, dont la majeure partie est générée par des précipitations moyennes de 90 millimètres/an, nombre de régions de l'Algérie sont considérées, aujourd'hui, comme étant arides ou semi arides.
Le professeur à l'Ecole nationale d'agronomie, Brahim Mouhouche, rappelle à ce titre, que 87% du territoire est constitué de zones désertiques, d'où l'impératif pour les décideurs politiques et les gestionnaires de ces ressources de se faire à l'idée que le pays, compte tenu de son immense superficie, ne possède à proprement parler, "pas d'eau".
S'exprimant, mardi, à l'émission L'invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, celui-ci rappelle que ce qui est potentiellement renouvelable généré par les pluies ne représente que 12 milliards de mètres-cubes/an, soit à peine 4% de la moyenne mondiale qui est, indique-t-il, de 6.000 mètres-cubes par personne sur la même période.
Alors que durant les années 60, la consommation moyenne de chaque Algérien était d'environ 1.500 mètres-cubes/an, cette quantité a drastiquement baissé, en raison, explique-t-il, du développement démographique et des besoins grandissant en eau qui s'en est suivi au niveau du secteur agricole.
Face à ces besoins grandissant, l'intervenant estime qu'il faudrait donc développer une économie de ce précieux liquide, afin de mieux le gérer en usant pour cela de tous les moyens de lutte contre le gaspillage et en régénérant les quelque 1,2 milliards de mètres-cubes/an rejetés par les ménages et les industries.
Au passage, il signale que les 80 stations d'épuration disséminées à travers le territoire ne traitent qu'environ 3 à 5% d'eaux usées, chaque année, soit à peine 300 millions de mètres cubes, "ce qui est très peu" par rapport aux 800.000 attendus d'elles.
Pour répondre aux besoins grandissant du pays, le professeur Mouhouche abonde également dans le sens d'une multiplication des installations de dessalement d'eau de mer, dont celles existantes permettent, actuellement, de produire autour de 850 millions de mètres-cubes annuellement.
Face à cette situation, l'invité considère primordial de multiplier les investissements dans le secteur de l'hydraulique quoi que, reconnait-il, les efforts investis par l'Etat dans ce domaine aient été, à ce jour, "phénoménaux".
L'invité prévient que d'ici dix à quinze années, l'Algérie risque fort de ne va pas se suffire en eau d'où, estime-t-il, l'impérieuse nécessité pour elle de multiplier des efforts importants dans les activités de dessalement et la réutilisation des eaux de rejet pouvant, notamment, être utilisées dans l'agriculture.
Ce dernier s'en prend, par ailleurs, aux comportements inciviques de citoyens, lesquels, observe-t-il, ont tendance à consommer, sans retenue aucune, cette denrée, parce qu'au prix où elle est cédée au consommateur, ajoute-t-il, "elle est, bradée".