La 984eme réunion du CPS 34e sommet du Conseil de paix et sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) qui s’est tenu le 9 mars dernier, a été une double victoire pour la République sahraouie (RASD) dont la souveraineté territoriale a été réaffirmée par l’organisation panafricaine.
Dans un communique sur le suivi de la mise en œuvre du paragraphe 15 de la décision sur faire taire les armes du 14eme Sommet extraordinaire, La décision du CPS remet la question sahraouie dans son véritable contexte de décolonisation, en insistant sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination ainsi que sur la responsabilité de l'organisation continentale.
La décision prise par les chefs d'Etat africains, au sujet du Sahara occidental en dépit d'un intense lobbying et d'une féroce campagne médiatique mené par Rabat, visant à faire croire à l'échec de la réunion tenue, le 9 mars, par le Conseil de la paix et de la sécurité de l'Union africaine, consacrée, en partie, à la question sahraouie. Ni les contrevérités diffusées par la presse marocaine, ni les méthodes connues de la délégation du Maroc à l'UA, n'ont réussi à empêcher la diffusion de cette décision très favorable à la cause sahraouie.
L'organe décisionnel de l'organisation africaine, prévoit également une série de mesures, dont la nécessité pour l'UA de jouer son rôle dans la recherche d'une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental, en travaillant pour soutenir les efforts menés par les Nations unies.
Le CPS décide que la Troïka de l'UA devrait revitaliser d'urgence son engagement avec le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique en vue de trouver pacifiquement une solution permanente à la crise. Ajoutant que le Conseil de paix et de sécurité s'acquitte de son mandat sur le conflit du Sahara occidental, conformément aux dispositions pertinentes du Protocole et aux décisions pertinentes de la Conférence, en examinant la situation au Sahara occidental le cas échéant, au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, y compris en recevant des informations de la Troïka de l'UA.
Le CPS à demandé au Royaume du Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique de cesser immédiatement les hostilités et d'engager le dialogue, de créer un environnement propice à des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l'Article 4 de l'Acte constitutif de l'UA et aux dispositions pertinentes du Protocole relatif au CPS. Il a également demandé à la Commission de l'UA de prendre d'urgence les mesures nécessaires pour la réouverture du Bureau de l'UA à Laayoune, au Sahara occidental, afin de permettre à l'UA de réactiver son rôle dans la recherche d'une solution politique à ce conflit de longue date.
Reconnaît le rôle crucial de l'ONU dans l'exercice de sa responsabilité de trouver une solution durable à la crise, Le CPS exhorte le Secrétaire général de l'ONU d'accélérer la nomination d'un nouvel envoyé personnel et invite le nouvel envoyé personnel à travailler en étroite collaboration avec l'UA, conformément aux dispositions de la Charte des Nations unies et du cadre UA-ONU pour un partenariat renforcé dans le domaine de la paix et de la sécurité ; demande en outre au Secrétaire général de l'ONU de demander au Conseiller juridique des Nations unies de fournir un avis juridique sur l'ouverture de consulats dans le territoire non autonome du Sahara occidental.
Le CPS encourage l'Envoyé spécial de l'UA pour le Sahara occidental à reprendre d'urgence son engagement auprès des parties au conflit, afin de soutenir les efforts menés par les Nations unies en vue de trouver une solution durable au Sahara occidental et demande à toutes les parties concernées de coopérer pleinement à cet égard, et demande également au Président de la Commission de l'UA de fournir le soutien nécessaire à l'envoyé spécial de l'UA pour le Sahara occidental.
L’organisation africaine demande à la Commission de l'UA de transmettre le présent communiqué aux deux États membres, à savoir le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique, pour qu'ils prennent des mesures immédiates ; demande également à la Commission de l'UA de transmettre le présent communiqué au Secrétaire général des Nations Unies et au Coordonnateur des membres africains du Conseil de sécurité des Nations Unies (A3) pour diffusion ultérieure en tant que document de travail officiel du Conseil de sécurité des Nations Unies ; demande en outre à l'A3, à savoir le Kenya, le Niger et la Tunisie, de faciliter la coordination entre le CPS de l'UA et le Conseil de sécurité des Nations Unies sur cette question, et décide de rester activement saisi de la question."
La décision du CSC constitue un échec cuisant comme le montre ses tentatives de se soustraire à ses engagements vis-à-vis de l'UA. La question sahraouie a enregistré "une double victoire".
Les exigences de la RASD pour entrer dans une paix durable
La République arabe sahraouie démocratique (RASD) a fait part jeudi soir, de sa disposition à entrer dans une paix durable et définitive avec son voisin du Nord, le Royaume marocain, à condition d'un respect absolu des exigences de l'article 4 de l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA), lequel stipule le respect des frontières existant au moment de l'accession à l'indépendance.
Réagissant au communiqué du CPS, publié jeudi, autour de la question du Sahara occidental , le ministère sahraoui des Affaires étrangères, estime dans un communiqué que " la solution définitive et durable au conflit en cours, réside en les stipulations du paragraphe 3 de la décision du CPS, lequel réaffirme la nécessité d'appliquer et de respecter les exigences de l'article 4 de l'Acte constitutif de l'UA".
L'article 4 stipule " le respect des frontières, l'interdiction de recourir ou de menacer de recourir à l'usage de la force entre les Etats membres de l'Union, ainsi que le règlement pacifique des conflits entre les Etats membres de l'Union par les moyens appropriés", lit-on dans le communiqué du ministère sahraoui.
La RASD a également fait part de " sa pleine disposition" à coopérer avec l'UA et ses instances, en vue de trouver une paix juste et définitive au conflit qui l'oppose au Royaume marocain.
Selon le communiqué, la RASD s'est dite disposée à " recevoir la Commission issue du CPS, laquelle est chargée de se rendre dans les deux pays belligérants et Etats limitrophes, en vue de procéder à une évaluation de la situation et d'établir les faits".
La République sahraouie s'est félicitée également de la revitalisation du travail de la Troïka et du rôle du Haut représentant de l'Union, Joakim Chissano, assurant de " sa disposition à coopérer avec eux, en vue de mener à bien leurs nobles missions dans l'instauration de la paix entre deux Etats membres de l'UA".