Transition au Mali : Le médiateur de la CEDEAO attendu les 8 et 9 juin à Bamako

L’ancien président du Nigéria, médiateur de la CEDEAO au Mali, Goodluck Jonathan, est attendu à Bamako, les 8 et 9 juin prochains, dans le cadre du suivi des recommandations de la session extraordinaire de la CEDEAO, après l'arrestation du président et le Premier ministre de la transition par des militaires avant d'être démis de leurs fonctions, ont rapporté dimanche des médias locaux.

Le médiateur sera accompagné par la Présidente du Conseil des ministres de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), le ministre en charge des Affaires étrangères du Ghana, le président de la Commission de la CEDEAO et le Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de l'organisation, rapportent les médias maliens.

Cette mission sera appuyée par la Comité local de suivi de la transition, composé du Chef de la MINUSMA, du Chef de la MISAHEL, du représentant résident de la CEDEAO au Mali et des ambassadeurs du Ghana et du Nigéria. Le Médiateur et sa délégation rencontreront les différentes parties prenantes de la transition au Mali, selon les médias maliens.

Les Chefs d’Etat et Gouvernement de l'organisation régionale avaient invité, lors du sommet extraordinaire du 30 mai 2021 à Accra, le médiateur à retourner au Mali dans un délai d’une semaine pour oeuvrer avec les parties prenantes à l’application des décisions prises.

 Réunis en sommet extraordinaire au Ghana, les chefs d'Etat  ouest-africains, ont décidé également de suspendre le Mali de leur organisation sous-régionale commune après le coup de force perpétré par les militaires qui a propulsé le colonel Assimi Goita président de la transition du Mali. Une dizaine de chefs d'Etat des pays membres de la CEDEAO, rassemblés dans la capitale Ghanienne, ont réclamé la nomination "immédiate" d'un "nouveau" Premier ministre issu de la société civile, et la formation d'un gouvernement "inclusif".

Ils réaffirment également la nécessité que la transition politique ouverte au mois d'août 2020 et censée ramener les civils au pouvoir soit limitée à 18 mois, et que des élections générales aient lieu comme prévu en février 2022.

De son coté, l''Union africaine (UA) a décidé de suspendre à nouveau le Mali de ses institutions, et ce, jusqu'à ce qu'un ordre constitutionnel normal soit rétabli dans le pays.

Le 24 mai, le président et le premier ministre de la transition, Bah Ndaw et Moctar Ouane, ont été conduits sous la contrainte par des soldats au camp militaire de Kati, prés de Bamako dans un apparent coup de force après la formation du nouveau gouvernement, avant d'être démis de leurs fonctions par le vice-président de transition Assimi Goita.

Le Mali a connu de nouvelles tensions après la publication de la liste du nouveau gouvernement formé par l'ancien Premier ministre de la transition, Moctar Ouane. Pour rappel, Assimi Goita, confirmé comme président de la transition par la cour constitutionnelle malienne, avait mené le changement non constitutionnel ayant renversé l'ex-président malien Ibrahim Boubaker Keita, le 18 août 2020. Après des sanctions de la Cédéao et de l'Union africaine, Goita était contraint de céder le pouvoir au président Bah N'Daw qui devait mener une transition de 18 mois, à compter du 15 septembre 2020.

A noter que cette visite Goodluck Jonathan intervient à la veille de la 59ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement prévu le 19 juin à Accra (Ghana).

APS

 

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