Le procès en appel du journaliste marocain, Soulaiman Raissouni, condamné à 5 ans de prison par le Tribunal de première instance de Casablanca, s'ouvre ce mercredi sur fond d'appels incessants à sa libération.
En prévision de la première audience du procès, le Comité de soutien aux journalistes et militants marocains Maâti Monjib, Omar Radi et Soulaiman Raissouni, a annoncé la tenue d'un sit-in de solidarité en faveur des détenus d'opinion au Maroc, à partir de 13h, devant la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca.
En juillet dernier, la justice marocaine avait condamné le journaliste Soulaimane Raissouni à cinq ans de prison pour ses opinions acerbes à l'encontre du régime marocain, alors qu'il était en grève de la faim depuis 93 jours.
Plusieurs ONG ont appelé à la libération de Raissouni sans conditions et sans délai afin qu'il puisse, entre autres, assurer sa défense.
Dans un communiqué rendu public lundi, le comité France de soutien à Maâti Monjib, Omar Radi et Soulaiman Raissouni a exprimé toute sa solidarité au journaliste à l'occasion du jugement en appel qui aura lieu ce mercredi.
"En raison du refus du juge de donner les moyens à Soulaiman Raissouni d'être présent à l'audience de son procès, ce dernier s'est vu condamné à cinq ans de prison ferme sans avoir pu assurer sa défense, ses avocats ayant boycotté l'audience pour protester contre les méthodes de la justice fortement préjudiciables au journaliste", indique le Comité dans un communiqué.
Il a dit espérer qu"'après les 122 jours de grève de la faim qu'il a menée pour dénoncer ce procès qu'il qualifie de politique et d'arbitraire, il aura les moyens et la force physique d'assurer sa défense afin de prouver son innocence".
Selon le Comité, le journaliste emprisonné depuis plus de seize mois, est détenu dans des conditions de détention cruelles et inhumaines.
De son coté, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) a demandé, que "l'ancien rédacteur en chef emprisonné, encore très affaibli par une longue grève de la faim, puisse bénéficier d'un procès juste et équitable".
Dans un communiqué publié mardi, RSF rappelle que le journaliste, accusé d'agression sexuelle qu'il a toujours niée, a été condamné, le 10 juillet, à cinq ans de prison au terme d'un procès de quatre mois, "entaché d'irrégularités manifestes".
"Ce nouveau procès est une occasion unique de compenser les nombreuses irrégularités de procédure qui ont été jusqu'à présent constatées", a déclaré Souhaieb Khayati, responsable du bureau Afrique du Nord de RSF.
"Permettre à Soulaiman Raissouni de bénéficier d'un procès juste et équitable, alors que son état de santé est toujours extrêmement préoccupant, est une nécessité qui s'impose. La place de Soulaiman Raissouni n'est pas en prison", relève Souhaieb Khayati.
L'ONG rappelle, en outre, que lors de son premier procès "Raissouni n'était pas présent au tribunal pour entendre le jugement parce qu'il était extrêmement faible à cause de sa grève de la faim et qu'il s'est vu refuser sa demande d'être emmené au tribunal dans une ambulance et d'avoir un fauteuil roulant".