Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont mis l'accent, lundi à Alger, sur l'importance d'accélérer des réformer financières profondes susceptibles d'orienter les banques vers une contribution effective aux projets productifs et d'arrêter les crédits à la consommation.
Lors de l'examen du contenu du Plan d'action du Gouvernement présenté dimanche par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, les députés ont précisé que le maintien des crédits à la consommation octroyés par les banques dans différents domaines (foncier, automobile...) aura pour conséquence d'alourdir les charges des dépenses sans que le Trésor ne puisse bénéficier de recettes, notamment en cette conjoncture économique.
Les intervenants estiment nécessaire l'ouverture d'un dialogue national sur les questions décisives et la mise en place de stratégies financières à court et long termes qui prennent en compte les mutations de l'économie mondiale.
Le député Hocine Benhalima du parti du Front de Libération nationale (FLN) a mis l'accent sur l'importance d'activer le rôle des établissements financiers algériens qui se sont transformés, selon lui, en des établissements de financement des crédits à la consommation, soulignant que l'activation du rôle des banques doit prendre en considération le financement des projets productifs générateurs de richesses et d'emplois.
Les banques "doivent cesser le financement des crédits à la consommation", a estimé le député qui a appelé à déployer davantage d'efforts pour inciter les citoyens à déposer leur argent dans les banques et à financer des investissements rentables.
Dans le même sillage, le député Fouad Benmerabet du parti du FLN, a plaidé pour la révision du système bancaire actuel de manière à l'adapter aux exigences de l'économie nationale et à la société algérienne.
Il a dans ce sens plaidé pour la réhabilitation du travail, d'une part, et du capital humain, d'autre part, outre l'activation du rôle des zones industrielles de manière à réaliser un profit financier considérable pour le pays.
Mme Chahrazad Azizi du Rassemblement national démocratique (RND) a proposé la création de crédits bancaires islamiques en vue d'encourager l'épargne, eu égard à la spécificité de la société qui refuse de traiter par le biais d'intérêts bancaires.
La députée considère que l'activation des crédits islamiques est un facteur important pour encourager le citoyen à recourir à l'épargne, à payer les crédits des logements de différentes formules et à créer des projets productifs générateurs de richesse dans différents secteurs. De son côté, le député Nadji Tamrabet (Union Ennahda-Adala-Bina) a fortement critiqué les choix des précédents gouvernements qui ont accordé au titre de crédits des montants colossaux à des institutions financières internationales et qui on essuyé les dettes d'autres pays, ce qui s'est répercuté, selon lui, sur les équilibres financiers du pays.
La politique financière qu'a adoptée l'Algérie avec des pays étrangers ne diffère pas beaucoup de celle adoptée à l'intérieur concernant la programmation de certains projets qui n'ont eu aucun impact positif sur le système économique du pays.
Saliha Gachi, députée du Mouvement de société pour la paix (MSP) a, quant à elle, insisté sur l'impératif de suivre de nouveaux modèles économiques et financiers conformes à la nature de l'économie et de la société algérienne, citant à titre d'exemple le modèle turc.
Elle a appelé, dans ce cadre, le gouvernement à créer une nouvelle monnaie qui préserve le legs algérien et à réfléchir au financement participatif et à la diversification de l'économie.
Pour sa part, Besma Azouar (Front Al Moustakbal) considère que la création d'une nouvelle monnaie nationale permettra au pays de recouvrer "la valeur de sa monnaie" par rapport aux monnaies étrangères.
Elle a mis l'accent, dans ce sens, sur la nécessité de trouver le meilleur moyen pour encourager l'épargne interne et exhorter les citoyens à déposer leurs fonds auprès des banques.
Abdelkrim Benamar, du même parti, est en faveur du "changement de la monnaie", soulignant que cette mesure figure parmi les solutions les plus efficaces pour faire face au problème d'inflation et à la dépréciation du dinar, soulignant que ces deux facteurs placent le pays dans un cercle d'endettement extérieur.
Les députés ont également abordé d'autres alternatives liées à la valorisation du rôle du secteur agricole dans la création de la richesse et à la lutte contre les spéculateurs, appelant à définir les causes de l'échec administratif et la mauvaise gestion dont souffrent plusieurs secteurs.