Au moins 29 personnes ont été tuées dans l'Etat du Plateau, dans le centre du Nigeria lors d'affrontements communautaires, a indiqué un responsable local mardi.
Des attaques se sont produites lundi où des bergers nomades peuls-fulanis s'en sont pris à des cultivateurs sédentaires après une escalade des tensions pendant le weekend malgré un couvre-feu décrété par le gouverneur de cet Etat où cohabitent difficilement les deux communautés, rapportent des médias locaux.
"Des groupes d'hommes armés ont envahi les locaux et tué une trentaine de personnes, a déclaré lundi Sunday Audu, responsable de l'Association de la communauté de développement Irigwe.
"Il y a eu 29 morts et trois blessés dans l'école qui était utilisée comme un camp protégé par le personnel de sécurité", a expliqué M. Audu, accusant les éleveurs peuls d'avoir perpétré le raid et les forces de sécurité de l'Etat de ne pas les avoir protégés.
Un responsable peul a de son côté démenti ces accusations. "Nous n'avons rien à nous reprocher dans l'attaque contre les Irigwe, malgré le fait que six de nos hommes aient été tués dimanche et décapités (...) alors qu'ils faisaient paître leurs troupeaux", a expliqué à Umaru Sangare, à la tête de l'Association des éleveurs de bétail Miyetti Allah du Nigeria (MACBAN) pour le district de Bassa. Un précédent bilan de la présidence faisait état d'au moins 20 morts.
Lundi soir, la présidence nigériane a publié un communiqué où le président Muhammadu Buhari a exprimé "un grand regret et une profonde tristesse" après avoir appris la mort des dizaines de personnes dans l'Etat du Plateau.
"Le président Buhari pense que cette folie est allée trop loin. Il a demandé à l'armée et à la police de non seulement la stopper mais de faire tout leur possible pour que cela ne se reproduise plus", selon ce communiqué.
La région de la "ceinture", centre fertile du Nigeria, est régulièrement le théâtre d'affrontements sanglants entre agriculteurs et éleveurs peuls, des nomades qui traditionnellement transhument avec leur bétail, mais ont tendance à se sédentariser, par manque de terres disponibles.