Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib a annoncé, dimanche à Alger, le dégel des opérations d’assainissement d’un montant de 84 milliards de dinars, ce qui porte à 280 milliards de dinars le plan de charge de son secteur pour 2018.
Cette mesure fait suite à la décision du président de la République de classer le secteur des Ressources en eau parmi les 3 priorités nationales aux côtés de la Santé et de l’Education, a expliqué le ministre, lors de son passage dans l’émission l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.
M. Necib a détaillé, également, la stratégie de son secteur pour sécuriser l’alimentation en eau potable du pays, qui repose, déclare-t-il, sur « le principe de la diversification de la ressource », à travers la « mobilisation de toutes les ressources conventionnelles et non conventionnelles ».
Au titre des ressources conventionnelles, M. Necib cite les eaux captées par les barrages, les eaux souterraines et la très grande réserve d’eau constituée par le système aquifère du Sahara septentrional (SASS). Les ressources non conventionnelles concernent le dessalement, « une option salutaire », qui est en train d’occuper une place importante dans l’offre nationale en eau potable, souligne le ministre, qui ajoute que son secteur est très actif dans le domaine de l’hydraulique agricole et contribue au développement des nouvelles surfaces agricoles.
Interconnexion des barrages et des stations de dessalement
L’autre principe de la stratégie du secteur pour assurer la sécurisation de l’alimentation en eau c’est la réalisation d’une interconnexion entre les barrages et les stations de dessalement, qui permet un transfert des excédents vers les régions déficitaires.
M. Necib cite l’exemple « du projet de la station de dessalement d’El-Tarf, à l’est du pays, qui permettra de sécuriser, grâce à un excédent de 150 millions de m3, l’alimentation en eau potable des wilayas de Tébessa et de Souk Ahras qui connaissent un déficit structurel ».
Les fuites d’eau, un grand chantier du secteur
Concernant les fuites d’eau, qui concernent l’équivalent de 30% de la ressource, contre une moyenne mondiale de 15 à 18%, le ministre a reconnu que « la perte est énorme car, souligne-t-il, de grands sacrifices sont consentis pour mobiliser cette eau et nous sommes dans un pays qui n’est pas riche en eau, donc l’économie de l’eau doit être de mise à tous les niveaux, a-t-il insisté.
« Les fuites d’eau est un grand chantier du secteur et son règlement est l’une de nos grandes priorités », a affirmé le ministre. « Nous sommes en train de rénover et de réhabiliter les réseaux d’assainissement des différentes villes. Notre rythme de réalisation est d’environ 1.500 km par an, mais notre ambition c’est d’atteindre un rythme de réalisation de 2.000 km/an. Avec cette cadence, nous allons pouvoir réduire les fuites d’eau à un niveau inférieur à 20% en 2030, peut-être même à 18% », a conclu le ministre.