Les cours du pétrole confirmaient jeudi en cours d'échanges européens leurs gains de la veille, alors que les stocks américains ont reculé la semaine précédente tandis que le marché s'inquiète des sanctions américaines contre l'Iran.
Dans l'après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 77,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 40 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 17 cents à 69,68 dollars une heure après son ouverture.
A midi, le Brent a touché 77,95 dollars, à son plus haut depuis plus d'un mois et demi, tandis que le WTI a atteint 70,08 dollars, dépassant le seuil symbolique des 70 dollars le baril pour la première fois depuis un mois.
Les cours ont grimpé mercredi avec la baisse marquée des réserves américaines de pétrole, selon les données concernant la semaine précédente publiées par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).
"Les prix ont particulièrement profité de la baisse des produits distillés due à un bond de la demande", a commenté Sukrit Vijayakar, analyste chez Trifecta Consultants.
A plus long terme, les analystes s'inquiètent de plus en plus de voir approcher le début du mois de novembre et l'application des sanctions américaines sur le pétrole iranien, ce qui limitera fortement la capacité d'exportation du troisième producteur de l'Opep.
"A en croire les données compilées à partir du suivi des tankers par satellite, les exportations iraniennes ont déjà chuté en amont des sanctions", a noté Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, qui estime que le débit sortant d'Iran aura diminué d'un million de barils par jour entre avril et fin septembre.
"L'Iran a du mal à trouver des compagnies maritimes prêtes à transporter son pétrole, de crainte d'être à leur tour sanctionnées par les Etats-Unis", a expliqué l'analyste.
Depuis début 2017, l'Opep et dix autres producteurs dont la Russie se sont fixé des objectifs de production pour limiter l'offre mondiale.
Mais en juin, l'Organisation a redéfini ses objectifs pour éviter que les baisses de production, notamment en Iran et au Venezuela, ne fassent flamber les prix et ne pèsent sur la demande.