Le Secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia a déclaré, samedi à Alger, que la prochaine présidentielle se déroulera comme prévue en avril 2019 et que la décision d'un remaniement ministériel relève des prérogatives du président de la République.
La prochaine présidentielle "aura bien lieu en avril 2019" et faire lien entre une dissolution du Parlement et des élections législatives anticipées et le report de l'élection présidentielle est "une pure illusion politique", a affirmé M. Ouyahia lors d'une conférence de presse, en marge séminaire national des militantes de son parti.
Tout remaniement ministériel "relève des prérogatives du président de la République, cela n'est pas nouveau", a-t-il souligné, ajoutant que Ouyahia en tant premier ministre "dérange certains".
Concernant les changements opérées par le président de la République au sein de l'Armée nationale populaire (ANP), le SG du RND a soutenu que "c'est là une question ordinaire dans le parcours de toute structure de l'Etat", ajoutant que "l'Armée est constamment disposée à accomplir sa mission et c'est là, le plus important".
Le RND "partie prenante" dans le Front populaire solide
Il a affirmé que son parti est "partie prenante" dans le Front populaire solide auquel a appelé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de même qu'il est "un allié" dans cette même initiative, avec le parti du Front de libération nationale (FLN).
"Nous avons besoin de la vigilance et de la mobilisation et c'est là, la portée du message du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, lorsqu'il avait prôné l'institution d'un front populaire solide dans lequel nous sommes partie prenante et allié avec le FLN. Chacun de nous a sa propre méthode et nous travaillons dans le même sens afin de concrétiser le même objectif, qui est la préservation de la paix et de la stabilité".
Le Secrétaire général du RND a appelé, dans ce contexte, les militantes de sa formation politique à transmettre "la portée de ce message", en direction de toutes les catégories de la société, au service de la sécurité et de la stabilité du pays, d'autant plus que l'Algérie "est dans une spirale de troubles marquant son voisinage".
M. Ouyahia a, en outre, réitéré " le soutien" de sa formation politique à la poursuite du président Abdelaziz Bouteflika à conduire le pays, l'exhortant à nouveau, à se porter candidat à la prochaine présidentielle.
Les évènements du 5 octobre 1988 ont poussé le pays vers l'anarchie, l'instabilité et le terrorisme
"Les évènements du 5 octobre 1988, dont certaines parties considèrent comme le début du processus démocratique en Algérie, ont poussé, en réalité, le pays vers l'anarchie, puis l'instabilité et enfin le terrorisme barbare", a estimé M. Ouyahia.
Il a ajouté que ces évènements "n'étaient pas spontanés mais entraient dans le cadre d'une manipulation et complot politiciens", donnant pour preuves ''son annonce trois jour plus tôt, suivi d'un désarmement des forces de police'', affirmant qu'il viendra un jour "où tout sera écrit sur ces évènements douloureuses ayant endeuillé l'Algérie toute entière".
M. Ouyahia a, à cette occasion, évoqué le 15ème anniversaire du référendum du 29 septembre 2005, par lequel le "peuple souverain", a adopté la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, rendant hommage au président de la République Abdelaziz Bouteflika pour avoir promu cette réconciliation nationale.
Le premier responsable du RND a indiqué que "l'Algérie, sous la sage direction du président Bouteflika, s'est remise à la tâche pour rattraper les années perdues dans la tourmente, pour rebâtir ce qui a été détruit par la furie terroriste, et pour poursuivre l'oeuvre d'édification nationale".
"Dans la paix restaurée, la démocratie algérienne s'est épanouie avec des élections régulières, une diversité médiatique (plus de 150 journaux et plus de 20 chaines de TV privées) et plus de 70 partis politiques", a-t-il ajouté.
Concernant la femme algérienne, le SG du RND a estimé que "la condition de la femme a profondément progressé ces dernières années, grâce aux décisions du président de la République, dans le cadre de la Constitution et des lois".
Sur le plan économique, M. Ouyahia a mis en avant les actions "positives" menées par le gouvernement afin de faire face à la chute des prix du pétrole en 2014.
"Grâce à la sagesse du président Bouteflika, l'Etat a mobilisé des ressources financières par un recours temporaire à l'emprunt interne, assurant ainsi la poursuite du processus de développement économique et social, en même temps que l'inflation demeure maitrisée".
"Le meilleur du bien fondé de cette démarche présidentielle vient d'être donné par le projet de loi de finances pour 2019 qui se distingue par l'augmentation des transferts sociaux ainsi que par l'absence de toute nouvelle taxe ou impôt", s'est-t-il réjoui.
Pour M. Ouyahia, "ces situations seront résolues dans notre pays grâce aux programmes de réalisations et de réformes qui se poursuivent", assurant que "ces lacunes seront rapidement corrigées si notre pays réussit à relever quatre défis".
Ces défis se résument à mettre fin à l'anarchie et la violence, à la victoire sur le populisme et la démagogie, et la préservation de la stabilité et de la sécurité du pays.
Pour ce qui est des déclarations de l'ancien ambassadeur de France en Algérie, Bernard Bajolet, M. Ouyahia a estimé qu'il serait intéressant que les analystes algériens lisent son livre en entier, précisant que dans cet ouvrage, où l'auteur évoque "des stations de sa carrière diplomatique en Syrie, en Irak et en Afghanistan, il a consacré à l'Algérie 30 pages, qui ne sont ni plus ni moins, qu'un torrent de haine".
Affirmant que "Bajolet a déversé son fiel", y compris au sujet de la question de changement de générations en Algérie, le SG du RND a déclaré qu'"il existe en France des parties qui veulent édifier des relations avec l'Algérie, mais aussi, des haineux qui veulent les détruire, et Bajolet en fait partie", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, M. Ouyahia a indiqué que "dans la Glorieuse guerre de libération nationale, comme dans toutes les autres révolutions, il y avaient des hommes qui, sur injonction de la Révolution, ont travaillé dans les rangs de l'Administration française, à l'instar de Salah Bouakouir", M. Ouyahia a affirmé que "la génération de la Révolution est tombée en martyre et s'est sacrifiée pour l'indépendance du pays et nous devons glorifier la Révolution algérienne et se garder de porter atteinte à cette noble génération".