Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya a révélé, mercredi lors de la réunion Gouvernement-walis, la faible utilisation des Fonds d'investissement et des deux Fonds du Sud et des Hauts plateaux, annonçant la prise de mesures pour intensifier et améliorer l'utilisation de leurs ressources.
L'utilisation des 48 fonds d'investissement institués en vertu de la Loi de finances complémentaire 2009 et doté chacun d'un (01) milliards de DA reste "faible", a indiqué M. Raouya soulignant l'existence d'une grande marge pour améliorer leur performance.
Seuls 4,9 milliards de DA de ces fonds ont été utilisés, jusqu'à septembre 2018, pour financer 80 projets productifs dans 29 wilayas à travers le pays, sachant que ces fonds, réunis, représentaient une capacité de financement de 48 milliards de DA à leur création.
Pour réactiver ces fonds, le ministre a rappelé que la convention les régissant a été amendée pour introduire de nouvelles mesures, sans les préciser.
M. Raouya a fait le même constat concernant l'utilisation des ressources du Fonds de développement du Sud et le Fonds de développement des Hauts plateaux, financés respectivement à hauteur de 2% et 3 % par la fiscalité pétrolière.
"L'utilisation de ces deux fonds reste limitée et ne permet pas leur optimisation pour le développement des régions concernées", a-t-il indiqué.
Il a fait savoir, dans ce sens que deux amendements ont été introduits au Projet de Loi de Finances 2019 visant à élargir l'utilisation de ces Fonds et à prendre en charge des dépenses liées au développement humain en vue d'améliorer les conditions de vies dans les wilayas du Sud et des Hauts plateaux.
Le ministre a rappelé que jusqu'au mois de septembre 2018, les ressources du Fonds du développement du Sud s'élevaient à 118 milliards de Dinars et du Fonds du développement des Hauts plateaux à 205 milliards de Dinars.
Depuis le début de l'année en cours, le Fonds spécial du développement du Sud a été utilisé dans plusieurs opérations pour l'amélioration du niveau de vie des populations de ces régions, notamment l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable dans les wilaya de Biskra et Ouargla pour un montant de 1,6 milliard de Dinars, le renforcement de l'approvisionnement en électricité dans le Sud pour 9,6 milliards de Dinars et de soutien au profit des populations des wilayas d'Adrar, Tamanrasset, Illizi et Bechar pour 1,3 milliards de Dinars.
Le Fonds du développement des Hauts plateaux a, quant à lui, financé depuis de début de l'année l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable dans 15 wilaya à hauteur de 11,9 milliards de Dinars.
Les Wilaya du Sud et des Hauts plateaux ont bénéficié en outre de ressources supplémentaires au profit des populations rurales s'élevant à 15 milliards de Dinars sur la Caisse national du logement, a fait savoir M. Raouia.
Evoquant le développement local et les moyens de son financement, le ministre a affirmé que "la décentralisation est désormais un choix incontournable", soulignant que l'actualisation du Code des investissement public a permis aux Collectivités locales d'adapter les programmes d'investissement public. Il a précisé, dans ce sens, que 34 clauses relatives aux services publics de base ont été amendés pour passer de la gestion centralisée à la gestion décentralisée.
Concernant la fiscalité locale, en cours de refondation, M. Raouia a fait état d'une progression constante de son couvrement, avec 437 milliards de Dinars en 2017 contre 334 milliards de Dinars en 2016.
Les recettes de la fiscalité locale représentent 16% du total de la fiscalité ordinaire recouvrée. APS