La persistance du phénomène des migrations amenant de nombreux jeunes du continent africain, désespérés, confrontés aux conflits, à la pauvreté et à la mal-vie, à quitter leurs pays a de quoi inquiéter sérieusement.
Pour la présidence du Croissant rouge algérien (CRA), Mme Saïda Benhabylès, avant de s’attaquer à ce problème, il faudrait au préalable en cerner les origines. A ce titre, elle met directement en cause l’intervention de l’OTAN en Libye qui, dit-elle, a déstabilisé la région du Sahel, y provoquant la dissémination du terrorisme et l’exode des populations.
S’exprimant, ce dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, Mme Benhabylès estime que « pour atténuer, un tant soit peu, cette souffrance humaine », il faudrait que ceux qui en sont à l’origine assument leurs responsabilités, notamment, rappelle-t-elle, ces pays qui, à l’ONU, se sont déclarés en faveur d’une intervention en Libye.
Il faudrait, déclare-t-elle, d’autre part, qu’on cesse enfin d’exploiter les pays aujourd'hui pourvoyeurs de migrants tiers, de les « démocratiser » à travers des politiques interventionnistes et de « les déstabiliser en y provoquant des conflits internes ».
Elle déclare, par ailleurs, ne pas comprendre que la communauté internationale qui, « comme pour soulager sa conscience », organise une conférence sur le sujet des migrations et élabore une Charte sur la question, se demandant si celle-ci peut contribuer à la solutionner. « Moi je dis non ! », s’insurge-t-elle.
Des pressions exercées sur l’Algérie pour qu’elle stoppe le flux de migrants désirant rejoindre le continent européen, l’intervenante observe que celle-ci est habituée à ce genre de scénarios. « L’histoire se répète, quand il s’agit d’exploiter la souffrance des autres et aujourd’hui il s’avère que c’est celle des migrants », a-t-elle souligné.
Une nouvelle fois, la présidente du CRA tient à redire que l’Algérie n’est en rien responsable des situations humanitaires créées dans des pays d’Afrique, parce qu'« elle n’a pas spolié ses biens ».
De l’aide sanitaire apportée aux flots incessants de migrants, elle signale qu’au niveau de l’hôpital de Tamanrasset, 37% des prestations sanitaires sont dispensés au bénéfice de ces derniers et que lorsqu’il n’est pas possible de traiter un malade sur place, celui-ci est évacué vers l’un des hôpitaux à Alger.
Au moment où la communauté internationale commémore l’anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, Mme Benhabylès se plaît à rappeller, qu’en Afrique justement, il y a encore un pays, le Sahara Occidental en l'occurrence, qui n’a pu encore concrétiser son droit à l’autodétermination.