A un moment où se confirme le départ à la tête de l’Etat du président Bouteflika, après quatre mandats successifs, se pose la question de savoir s’il n’existe pas de sérieux risques de blocage institutionnels.
Approché, ce dimanche, par l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le spécialiste en questions économiques et stratégiques, Abderahmane Mebtoul, avance cinq scénarios possibles dont il tient à observer qu’ils « ne demandent pas de solutions juridiques ».
De 1963 à 2016, rappelle-t-il, les différentes constitutions ont été « rarement appliquées », tout comme, souligne-t-il, nous avons assisté à des suspensions de Constitutions, de 1965 à 1975, raison pour laquelle, souligne-t-il, il faut éviter le juridisme, « la crise étant avant tout politique ».
Présentant son premier scénario, il note que celui-ci favoriserait l’institution d’un « Etat d’exception », ce qui, indique-t-il, n’est pas souhaitable, « sauf crise majeure visant à préserver l’unité de l’ANP et des services de sécurité ». La symbiose de l’Armée avec le peuple algérien, pourrait, souligne-t-il, contribuer à éviter les « drames des années passées ».
Le second scénario, poursuit-il, consisterait à aller vers l’élection présidentielle, après la démission de l’actuel chef de l’Etat, le président du Senat étant chargé de la transition, après analyse de tous les impacts de cette option et en privilégiant la sécurité nationale.
Pour ce qui concerne le troisième scénario, M. Mebtoul fait appel à l’article 102 de la Constitution donnant le pouvoir au président du Sénat d’organiser cette élection.
Pour ce qui a trait au quatrième scénario, l'inivté de la rédaction met en avant le report d’élections qui doivent être fixées à une date précise, « ne dépassant pas une année », avec une période de transition et la promesse de l’actuel président de ne pas briguer un cinquième mandat.
Ce dernier, indique-t-il, doit être entouré d’un Comité des sages « non partisans, émanant de la société (...) qui était dans la rue », ainsi que d’une instance de surveillance des élections composée de divers partis de la société civile, le ministère de l’Intérieur se chargeant des seuls aspects logistiques.
Après le départ de l’ancien président, l’intervenant met en avant la constitution d’un gouvernement de technocrates, avec la mise sur table de toutes les revendications populaires, « afin de réaliser la transition politique et économique ».
En conclusion, il appartiendra, relève-il, au nouveau président de réviser la Constitution, de dissoudre les assemblées élues et de s’attacher à entreprendre la transition démocratique.