Le parti du président Français se prépare à un revers aux élections municipales de ce dimanche, une situation épineuse de plus pour Emmanuel Macron à deux ans de la fin de son mandat et qui alimente des spéculations sur un remaniement gouvernemental.
Les Français iront-ils voter malgré l'inquiétude persistante sur la situation sanitaire dans le pays ? Mi-mars, à quelques jours du confinement, dans une ambiance alourdie par la peur du nouveau coronavirus, seuls 44,3% d'entre eux s'étaient déplacés au premier tour, une dégringolade historique.
La France a été durement frappée par le Covid-19 et a enregistré plus de 29.750 décès depuis le début de l'épidémie.
Le second tour des municipales a ainsi été reporté en Guyane française où la situation de l'épidémie reste, selon le gouvernement, "extrêmement préoccupante".
Cette abstention massive mi-mars n'avait pas vraiment favorisé le parti présidentiel, la République en Marche (LREM): distancé à Paris et Marseille ou Lille, forcé à des alliances avec la droite à Lyon ou Bordeaux, il n'est en position de force dans aucune ville majeure pour le second tour.
"Le problème est que LREM est un parti neuf qui n'a pas d'enracinement local et qui a du mal à s'imposer comme une force.
En plus, il a brouillé son image en contractant des alliances à gauche mais surtout à droite après le premier tour", pointe Jean Garrigues, historien et enseignant à l'université d'Orléans (centre).
"Peut-être la défiance va s'exprimer encore plus par l'abstention que par le vote anti-Macron", ajoute t-il.
Leur objectif - 10.000 places de conseillers municipaux sur les 535.000 que compte la France - est un révélateur de ses faibles ambitions.
Même au Havre, ville portuaire de l'ouest du pays, le Premier ministre Edouard Philippe qui avait pourtant laissé de côté l'étiquette LREM n'est pas certain de l'emporter.