Les auteurs d'agressions physiques à l'encontre des personnels de santé des hôpitaux, des situations qui, depuis quelques années déjà, ont tendance à se multiplier, seront désormais passibles d'une peine d'emprisonnement pouvant s'étaler sur 5 à 10 années.
Se disant "réjoui" de cette décision annoncée, dimanche, par le chef de l'Etat et "attendue depuis très longtemps", le professeur Djamal Eddine Nibouche évoque un "problème crucial", dont sont régulièrement victimes les personnels des établissements hospitaliers.
S'exprimant, lundi, dans l’émission de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, le chef du service de cardiologie de l'hôpital Nafissa Hamoud, à Alger, tout en faisant part de sa compassion face au désarroi de proches de malades ou de personnes décédées, déclare ne pas comprendre que certains parmi eux en arrivent à agresser les médecins et infirmiers, poussant jusqu'à s'en prendre aux équipements de soins. Pour lui, il faut "mettre le holà à ce dérapage".
En dehors de cette "situation très complexe", ce praticien estime qu'il y a urgence à réorganiser et à restructurer des systèmes de soins des hôpitaux. Mais pour cela, insiste-t-il, il y a lieu de revoir le système national de santé, "par trop archaïque", en y introduisant un modèle moderne de prise en charge des patients et en développant un système de soins à domicile, "compte tenu du très grand nombre de personnes à soigner".
Ce praticien constate, par ailleurs, qu'en dépit d'un corps de soignants et de paramédicaux efficaces, les structures hospitalières, dont certaines datent de plus d'un siècle, ne se sont pas modernisées pour être en mesure d'assurer une prise en charge efficace des patients.
De la pandémie de la Covid 19 à laquelle est notamment confrontée l'Algérie, le professeur Nibouche signale qu'au bout de quatre mois d'activité "intense", les médecins chargés de la contenir se trouvent, pour un grand nombre parmi eux, fatigués aux plans psychologique et physique.
Quand, observe-t-il, on ne voit pas venir les résultats attendus, "il y a comme un sentiment de désespoir". A ce propos, il abonde dans une meilleure organisation des soins aux malades frappés par le virus et, prioritairement, à organiser une protection maximum des personnels traitant dont, rappelle-t-il, un nombre important a perdu la vie en luttant contre celui-ci.