La 75ème session de l'Assemblée générale de l'ONU s'ouvrira mardi à New York, durant laquelle les dirigeants du monde vont discuter des grandes préoccupations mondiales, dont les objectifs de développement durable (ODD) et la question du multilatéralisme, plus que jamais "en tête des priorités" à l’heure de l’épidémie de Covid-19.
Comme chaque année, le 3e mardi de septembre, s'ouvre l’AG de l’ONU, mais en raison de la pandémie de Covid-19 en cours, elle se tiendra en ligne sous la présidence de Volkan Bozkir, un diplomate turc, qui procèdera à l’ouverture.
Précaution sanitaire oblige, le président, élu en juin dernier, devra donner ses interviews et conférences et assurer ses interactions aux événements de haut niveau à distance.
Ainsi, pour les mêmes raisons, la plupart des dirigeants du monde entier ne se présenteront pas en personne à New York et les réunions seront virtuelles, mais le programme sera complet et tournera pas à la vitesse habituelle, assure l’ONU.
Le débat général annuel est la pièce maîtresse de cet évènement diplomatique, qui commence le mardi 22 septembre, une semaine après l'ouverture officielle.
C'est une occasion unique au monde où les chefs d'Etat et de gouvernement (ou parfois leurs ministres des affaires étrangères ou ambassadeurs) montent à la tribune de l'ONU pour s'adresser au public mondial sur une question de leur choix.
Cette année, en raison de la pandémie, les dirigeants du monde ont été invités à envoyer des vidéos préenregistrées de leurs discours qui seront diffusées "en direct".
"Les discours devraient, toutefois, être présentés par un représentant de chaque Etat membre basé à New York, qui sera physiquement présent dans la salle de l'Assemblée générale", affirme l'organisation onusienne.
Créées en 1945, les Nations Unies célèbrent cette année leur 75e anniversaire.
Pour marquer l'évènement, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lancé un vaste débat populaire qui "promet d'être la conversation mondiale la plus vaste et la plus approfondie jamais menée sur la construction du futur que nous voulons".
Cet événement prévu le 21 septembre au siège de l’ONU et qui se déroulera également en ligne vise à " susciter un soutien renouvelé en faveur du multilatéralisme" , une question que beaucoup estiment de plus en plus urgente à l'heure où le monde est confronté à la pandémie de Covid-19.
Il est attendu aussi que le SG s'exprime en personne lors de cet événement de haut niveau.
"Transformer le monde" par le développement durable
Les objectifs de développement durable (ODD) - les 17 objectifs convenus au niveau international pour réduire la pauvreté et maintenir la paix, tout en protégeant la planète - sont restés en tête de l'agenda des Nations Unies en 2020.
De nombreux experts, y compris la vice Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, estiment que "la pandémie n'a fait que souligner avec plus de détermination pourquoi ces ODD sont si importants".
Lors de la 75e session de l'AG, les ODD seront mis à l'honneur dans une "première émission mondiale de 30 minutes" créée par Richard Curtis.
Il s'agit "d'une exploration dynamique de l'époque dans laquelle nous vivons, des multiples points de rupture auxquels notre planète fait face, et des interventions qui pourraient transformer notre monde" jusqu'en 2030, année au cours de laquelle, on l'espère, les ODD seront atteints", relève l'ONU.
Mais outre les ODD, la question de biodiversité de la terre, fera partie des discussions.
Sa riche variété de vie, décline à un "rythme sans précédent", met en garde l'ONU, alors qu’un grand sommet international sur le sujet devait se tenir cette année à Kunming, en Chine, mais il a été reporté à mai 2021.
Pour la remplacer, une journée de réunions virtuelles aura lieu sous les auspices de l'Assemblée générale le 30 septembre.
Au programme aussi, la Réunion de haut niveau sur le 25e anniversaire de la Quatrième conférence mondiale sur les femmes.
Sera mis en avant à l’occasion la question de l’égalité des sexes.
Selon le chef de l’ONU, les progrès en la matière " ont été gravement affectés par la Covid-19, car les femmes et les filles subissent des retombées sociales et économiques disproportionnées".
Autre chantier, la réunion plénière de haut niveau sur la commémoration et la promotion de la Journée mondiale de l’élimination totale des armes nucléaires.
En somme, la session de cette année ne ressemblera à aucune autre dans les trois quarts de siècle d’existence de l’ONU, il n'y aura pas de rencontres imprévues entre chefs d'Etat ou de gouvernement dans les couloirs du siège des Nations Unies à New York.
Précaution sanitaire oblige, la salle dorée de l'AG ne sera pas comble, car la période de l’année la plus chargée de l'ONU est réimaginée à la lumière de la pandémie de Covid-19.
La 75e session sera exceptionnelle au grand bonheur des New-Yorkais, épargnés, pour une fois, depuis de nombreuses décennies, par les embouteillages provoqués par les cortèges de délégations dans le quartier de Midtown. APS