Pas moins de 150 parlementaires à travers le monde ainsi que d’éminentes personnalités internationales, dont le célèbre philosophe américain, Noam Chomsky, ont signé l’appel adressé au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour la création d'une mission permanente au Sahara occidental afin de protéger les civils sahraouis de la répression de l’occupant marocain, indique le Collectif des défenseures des droits de l’homme sahraouis (CODESA).
Le linguiste et analyste politique américain avait estimé alors que Trump avait "une fois de plus révélé son mépris du droit international et des droits humains fondamentaux", soulignant qu'il s'agissait "clairement d'un cadeau offert au Maroc" en échange de la normalisation des relations avec l'entité sioniste.
Le philosophe américain avait défendu auparavant le camp pacifique de "Gdeïm Izik" que les Sahraouis avaient installé en octobre 2010 près de la ville occupée de Laayoune, sauvagement démantelé par les forces d'occupation marocaines.
Chomsky avait également déploré "la dégradation de la situation sociale au Maroc et la politique de terreur et d'arrestation menée par les autorités de ce pays contre toute voix qui s'élève pour revendiquer le changement**, insistant sur l'importance de permettre au peuple marocain de vivre dans "une société démocratique".
Noam Chomsky compte parmi les personnalités ayant annoncé leur solidarité avec le juriste et académicien marocain, Maâti Monjib.
La protection des civils sahraouis
Dans un communiqué de presse, le Codesa a annoncé les résultats positifs de la campagne internationale pour recueillir des signatures sur l'appel urgent demandant au CICR de créer une mission permanente au Sahara Occidental pour protéger les civils sahraouis de la répression de l’occupant marocain.
Le Codesa s’est réjoui que la campagne ait reçu un large soutien international, puisqu’elle a été signée par 150 parlementaires de divers parlements, dont le Parlement européen et ceux de la Grande-Bretagne, Espagne, France, Suède, Suisse et de la Mauritanie.
Le communiqué souligne en outre que 177 organisations réparties dans 41 pays et représentant les cinq continents du monde, y compris des organisations non gouvernementales internationales, des institutions, des syndicats et des partis politiques ont signé l'appel.
Cet appel a été soutenu également par d'éminentes personnalités internationales, y compris, le célèbre philosophe, penseur et historien professeur, Noam Chomsky et l'ancien chef du Parti travailliste britannique, le parlementaire Jeremy Corbyn, ainsi que le lauréat du prix de la paix de Séoul, ??Mme Susan Schulte.
La même source évoque le soutien apporté par, entre autres, l'écrivain et professeur américain, Stephen Zunes, le chef du Mouvement pour la solidarité avec les peuples sahraouis et palestiniens, Pierre Galland, l'écrivain et analyste politique palestinien Rasim Obeidat et l'ancienne prisonnière palestinienne bien connue, Abeer Abu Khdeir.
L’appel a été lancé le 20 janvier 2021 par le Codesa pour recueillir des signatures auprès de parlementaires, d'organisations internationales, de personnalités internationales, de partis politiques, de syndicats, d'organisations de jeunes et de femmes et de groupes de la société civile mondiale. Le processus de collecte des signatures s'est terminé comme prévu le 15 février 2021.
Dans son communiqué, le Codesa a rappelé que des affrontements militaires ont de nouveau éclaté au Sahara occidental suite à la violation par le Maroc, le 13 novembre, de l'accord de cessez-le-feu parrainé par les Nations Unies pendant près de trente ans. "Cette détérioration dramatique de la situation rend le peuple sahraoui vulnérable à davantage de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire sous l'occupation marocaine", soutient le Codesa.
Le collectif précise que les droits fondamentaux, y compris le droit à la vie, le droit à l'intégrité physique et à la sécurité personnelle, ainsi que tous les droits et libertés des civils sahraouis "sont plus que jamais menacés", notant que "la région du Sahara occidental a connu, au cours des dernières semaines, une augmentation alarmante de la fréquence des arrestations arbitraires, des détentions forcées et des menaces contre les défenseurs des droits humains sahraouis et les voix contre la présence des forces d'occupation au Sahara occidental".
Compte tenu du statut juridique du Sahara occidental, dans le cadre du droit international humanitaire, et à la lumière du fait que les observateurs internationaux, y compris le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, continuent d’être empêchés de se rendre au Sahara occidental, "les parlementaires et les organisations de la société civile signataires de cet appel appellent le CICR à "déployer immédiatement une mission humanitaire au Sahara Occidental après une absence de près de deux décennies, afin de fournir la protection nécessaire aux civils sahraouis et d'assurer le plein respect du droit international humanitaire", a conclu le Codesa.
Il y a une semaine, l’association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), a adressé une lettre ouverte au Comité international de la Croix-Rouge lui demandant, d'intervenir dans le contexte actuel de guerre entre le Maroc et la République sahraouie et de protéger les Sahraouis de la répression marocaine dans les territoires occupés.
En effet, plusieurs Organisations internationales comme Amnesty International et Human Rights Watch s'alarment de cette situation au Sahara occidental occupé "qui ne peut que s’aggraver à mesure que la guerre impose sa cruauté et qu’aucun témoin extérieur ne peut être présent", note l'AARASD.