Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi la résolution 2285 (2016) par laquelle il proroge jusqu’au 30 avril 2017 le mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).
L’adoption de cette résolution, intervenue au début d’une session du Conseil de sécurité, présidée par la Chine, n’a pas reçu l’unanimité de cet organe onusien et a traduit les tiraillements internes qui l’ont empêché d’avoir une position ferme contre le Maroc. Le texte a été approuvé par dix membres seulement, le Venezuela et l’Uruguay ont voté contre, alors que la Russie, l’Angola et la Nouvelle Zélande se sont abstenus.
En prenant la parole, juste après l’adoption du texte, le représentant du Venezuela, a relevé que la résolution ne "condamnait pas avec énergie" les mesures de rétorsion prises par Rabat contre la mission onusienne.
« Le Conseil de sécurité a manqué une occasion d’envoyer un message ferme au Maroc », a-t-il dit à ce propos. « Il fallait exiger le retour immédiat de la Minurso », a-t-il revendiqué, jugeant que la résolution ne fournit aucune garantie pour le retour de la composante civile de la Minurso expulsée par le Maroc.
Le Statut quo au Sahara occidental n’est plus tenable », a noté le représentant du Venezuela qui a expliqué qu’en votant contre le projet de résolution présenté par les Etats Unis, son pays ½ restait cohérent avec ce qu’il avait dénoncé».
Le représentant de l’Angola a regretté le rejet des propositions constructives présentées par son pays pour le rétablissement du mandat de la Minurso. Son représentant a demandé que "le Conseil de sécurité soit constamment informé de la situation au Sahara occidental" en affirmant que le délai de trois mois accordé au Maroc pour rétablir toutes les activités de cette mission était long en dépit du fait qu’il a été réduit de quatre à trois mois.
« Le Conseil de sécurité a manqué à ses obligations », a reconnu le représentant de l’Angola qui a regretté le fait que la résolution n’a rien prévu pour l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires occupés.
Le représentant de l’Uruguay qui s’est dit "surpris" par le contenu de cette résolution a indiqué que ce texte ne fait aucune référence aux causes qui étaient à l’origine du démantèlement de la Minurso et ne donne aucune indication sur les mesures à prendre pour rétablir ses activités.
Par ailleurs, la résolution adoptée vendredi après plusieurs jours de tractations demande au Front Polisario et au Maroc d’engager rapidement un cinquième round des négociations qui doivent être menées sous les auspices du secrétaire général de l’ONU.
Les négociations doivent aboutir à "une solution mutuellement acceptable qui accorde au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination", souligne le même document.
Le chef de l’ONU, est tenu en vertu de ce projet de présenter au moins deux rapports par an au Conseil de sécurité pour l’informer du déroulement des négociations.