Evalués à 1,7 millions, selon le ministère de l’Intérieur, le nombre des personnes en situation de précarité serait autrement plus important, si l’en en croit des associations de la Société civile, laquelle les chiffre à 10 millions.
S’exprimant, jeudi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme admet ne pas disposer des vrais chiffres, parce que, dit-elle, « on n’a pas, encore, réussi à définir qui est le pauvre et qui ne l’est pas ».
Commentant l’opération d’aide sociale entreprise, comme à la veille de chaque Ramadhan, pour assister les moins nantis parmi les Algérien, Mme Mounia Meslem signale qu’une somme de 700 millions de dinars a été débloquée par l’Etat.
Initiée depuis l’année 2000, elle rappelle que cette dernière est destinée à remettre des dons, sous la forme de produits alimentaires ou des sommes d’argent, aux personnes dépourvues financièrement, le choix étant laissé aux autorités de wilaya de décider des options à retenir.
La ministre admet que cette aide ne couvre qu’une infime partie des besoins d’aide (environ 7 à 8%) le restant étant assuré par les collectivités locales et autres bienfaiteurs.
D’une éventuelle refonte du système de solidarité sociale et du rejet de « l’assistanat », elle considère que celle-ci « pour être plus efficace » devrait, à l’avenir, prendre d’autres formes, telles l’octroi de microcrédits aux personnes en difficultés pour leur permettre de créer une activité rémunératrice.
Evoquant la « grosse enveloppe » débloquée par l’Etat pour ce projet, elle déclare ne pas en percevoir « l’impact » compte tenu des besoins exprimés par les jeunes chômeurs. « Il faudrait, peut-être, ajoute-t-elle, revoir les procédures d’octroi de ces crédits » aux collectivités locales chargées de les gérer.
Lors de son intervention, le ministre de la solidarité confirme, par ailleurs, que le président de la république avait, en 2015, mandé le ministre de la Justice à entreprendre une nouvelle lecture du Code de la famille « dans lequel, souligne-t-elle, il y a des choses à revoir ».