Les Tunisiens ont commencé à se rendre vers les bureaux de vote, ce matin, pour élire leur président, près de quatre années après la révolution qui a provoqué la chute de Zine Eddine Ben Ali, en janvier 2011.
Ce sont près de 5,3 millions d'électeurs qui sont convoqués aux urnes pour faire leur choix parmi pas moins de 27 prétendants à la magistrature suprême. Parmi eux, Béji Caïd Essebsi, 87 ans, dont le parti Nidaa Tounés a remporté les législatives, fin octobre, et le chef de l’Etat sortant, Moncef Marzouki, un opposant au président déchu, sont donnés favoris.
Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue, un deuxième tour sera organisé fin décembre.
La deuxième force politique du pays, le parti islamiste Ennahda, au pouvoir de fin 2011 à début 2014, a décidé de ne soutenir aucun candidat lors de ce scrutin.
C'est la première fois que les Tunisiens pourront voter librement pour leur chef d'Etat. De son indépendance en 1956 jusqu'à la révolution de 2011, le pays n'aura connu que deux présidents.
Le père de l'indépendance, Habib Bourguiba, s’est maintenu aux commandes du pays avant d’être déposé par Ben Ali, le 7 novembre 1987, un homme qui n’a cessé de falsifier les élections durant ses 23 ans à la tête de la Tunisie jusqu'à sa fuite en Arabie Saoudite, le 14 janvier 2011.