Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a réitéré samedi le besoin de créer une force multinationale arabe face aux "menaces sans précédent" représentées par les "groupes terroristes" et les conflits dans la région.
Le président égyptien s'exprimait à l'ouverture du sommet des chefs d'Etat arabes à Charm El-Cheikh qui doit se pencher notamment sur la création de cette force militaire.
Depuis plusieurs semaines, Abdel Fatah al-Sissi était le chef d'Etat qui réclamait avec le plus d'insistance cette force arabe pour lutter en particulier contre le groupe Etat islamique (Daech/EI), qui multiplie les atrocités en Irak et en Syrie et gagne du terrain en Libye et en Egypte.
Appuyé en cela par les monarchis du Golf, à leur tête l'Arabie Saoudite, le président du Témen dont le pays est en plroie aux menaces des houthis, l'égyptien al-Sissi multiplie ses concertations avec les chefs d'Etats arabes en quête d'un consensus ouvrant droit à la mise en place de cette force conjointe et son élagissement à des pays désireux de la rallier.
En attendant l'issue de ce 26ème sommet, la question semble diviser pour l'heure les pays membres de la Ligue arabe dont un pan demeure fidèle au principe du règlement des différends arabo-arabes par les voies politique et diplomatique et opposés à l'ingérence étrangère.
Abd Rabo : l'intervention militaire au Yémen doit continuer jusqu'à "la reddition" des Houthis
Prenant la parole, le président yéménite a indiqué dans son allocution que l''intervention militaire conduite par l'Arabie saoudite, lancée jeudi au Yémen pour faire face aux avancées des rebelles houthis doit continuer jusqu'à leur "reddition" et constitue un "test" pour la création d'une force arabe.
"J'appelle à la poursuite de cette opération jusqu'à ce que ce gang (les Houthis, ndlr) se rende et se retire de toutes les terres qu'il occupe dans toutes les provinces", a déclaré Abd Rabo Mansour Hadi à l'ouverture du sommet des chefs d'Etat de la Ligue arabe à Charm el-Cheikh, en Egypte.
Le sommet doit se pencher sur la création d'une force arabe conjointe permanente pour combattre "les groupes terroristes", entre autres points inscrits à l'ordre des deux jours de la vie d'un sommet ordinaire organisé dans des conditions arbes extraordinaires.
L'intervention de la coalition "est un test pratique pour une force arabe unie devenue une exigence afin de protéger durablement la sécurité des Arabes", a-t-il ajouté.
Une intervention militaire conduite par l'Arabie saoudite a été lancée jeudi au Yémen pour venir en aide au président Abd Rabbo Mansour Hadi face aux avancées des rebelles houthis.
Les pays du Golfe participent à cette intervention, ainsi que d'autres pays arabes tels que l'Egypte et la Jordanie, selon Ryadh. Les Etats-Unis, alliés du président yéménite, ont annoncé fournir un soutien en logistique et en renseignement à cette coalition.
M. Hadi a quitté le sommet de la Ligue arabe à Charm el-Cheikh immédiatement après son discours et celui du roi Salmane, et les deux hommes se sont envolés pour la capitale saoudienne, a déclaré le ministre.
Le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi ne rentre pas "pour l'instant" dans son pays, "la situation doit d'abord se stabiliser", a-t-il ajouté.
Rappelons que les travaux de la 26e session du sommet des chefs d'Etat de la Ligue arabe, se sont ouverts samedi matin à Charm el-Cheikh en Egypte, par la récitation d'un verset du Coran en présence des monarques des pays du Golfe et du chef de l'Etat yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi dont le pays traverse une grave crise.
Les derniers développements de la cause palestinienne et la situation en Libye, en Syrie et au Yémen seront au menu de ce sommet arabe.
Il sera également question de l'examen des moyens de préservation de la sécurité nationale arabe, la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, la mise en place de mécanismes arabes pour faire face aux défis qui se posent dans la région outre la proposition égyptienne sur la création d'une force arabe commune, l'adoption de projets de résolutions relatifs à la dynamisation de la coopération économique entre les pays arabes et la réforme et le développement de la Ligue arabe.
L'Algérie est représentée à ce sommet par le président du Conseil de la Nation M. Abdelkader Bensalah.