L’Algérie et la Pologne, qui ont intensifié ces dernières années leurs efforts pour construire un partenariat fiable, ont instauré plusieurs mécanismes permettant de pérenniser l’évolution constante de leurs relations économiques.
Ainsi, la visite de trois jours du ministre de l'Industrie et des mines Abdesselam Bouchouareb à Varsovie, achevé mardi, a été l’occasion d’annoncer la création prochaine d’une commission économique mixte entre les gouvernements des deux pays.
Son objectif principal est d’identifier les opportunités de partenariat sur les deux marchés et suivre leur mise en œuvre.
Une convention de non-double imposition est aussi en cours de finalisation: une mesure qui donnera plus « d’assurance et de confiance » aux entreprises algériennes et polonaises dans les deux pays, estime M. Bouchouareb.
La visite du ministre s'est soldée par la signature d’un mémorandum d’entente entre l’Agence nationale de développement de l’investissement (Andi) et l'Agence polonaise pour l'information et l'investissement étranger (PAIiIZ) sur le renforcement de leur coopération.
Ce mémorandum porte essentiellement sur l’intensification des échanges d’informations entre les deux institutions chargées de la promotion de l’investissement dans leurs pays et de multiplier leurs actions communes en vue d’inciter les opérateurs algériens et polonais à nouer des partenariats en Algérie et en Pologne.
Il s’ajoute à un autre mémorandum signé en mars dernier entre la Chambre algérienne de commerce et de l'industrie (Caci) et la Chambre polonaise du commerce (Kig), avec les mêmes objectifs.
Ces instruments s’accompagnent, par ailleurs, d’une multiplication des efforts pour séduire les entrepreneurs polonais afin de nouer des relations de partenariat dans les deux pays.
Durant ce voyage, M. Bouchouareb a proposé à la partie polonaise plusieurs projets dans les domaines industriel et minier, qui s’inscrivent dans le cadre du plan de développement du secteur.
Il s’agit entre autres de trois nouvelles usines de phosphates qui permettront, à terme, d’augmenter la production nationale de cette matière première de 1,5 à 7 millions de tonnes annuellement.
La partie algérienne a exprimé également son souhait de profiter du nouveau terminal gazier dans le nord de la Pologne, d’une capacité de 3 milliards de m3 par an, pour exporter le GNL algérien avec des prix avantageux.
S’ajoutent à cela, plusieurs opportunités de partenariat dans les domaines de la mécanique, l’électronique, l’industrie agroalimentaire, l’agriculture et le BTPH.
Le volume d'échanges commerciaux entre les deux pays est passé de 395 millions de dollars en 2013 à 736 millions en 2014, soit une évolution de 87%. Toutefois, ce volume reste dominé par les exportations polonaises vers l'Algérie à hauteur de 90%.
La visite de M. Bouchouareb a été l'occasion de la tenue d’un forum économique algéro-polonais, présidé par le vice-Premier ministre polonais et ministre de l’Economie, Janusz Piechocinski.
Des rencontres d’affaires (B to B) ont été organisées à cet effet entre chefs d’entreprises algériennes privées et publiques et leurs homologues polonais.
A côté des 40 entreprises algériennes, une centaine d’entreprises polonaises ont assisté à ce forum, un nombre record qui témoigne de l’intérêt des polonais pour le marché algérien, selon M. Piechocinski.
Au cours de sa visite, le ministre s’est rendu aux sièges de la compagnie polonaise du gaz (PGING) et l’Institut de recherche industrielle en automatisme et de mesure.
M. Bouchouareb s'était entretenu avec des responsables du gouvernement et du parlement polonais, dont la sous-secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères, Katarzyna Kacperczyk et le président du Sénat, Bogdan Borusewicz.
"Nous apprécions en Pologne les efforts déployés par l’Algérie pour stabiliser et instaurer la paix dans la région", a indiqué en substance M. Borusewicz.
L’Algérie, a-t-il soutenu, n'est pas seulement un pays stable mais qui joue aussi un rôle actif dans la stabilisation des pays voisins, citant notamment le Mali et la Libye.
Il a également rencontré le président de la plus grande organisation patronale du pays, la Fédération des employeurs de Pologne, Andrzej Malinowski.
APS