Un nombre de 945 marchés informels, soit 69% des 1.368 marchés illicites recensés, ont été éradiqués à fin septembre dernier, et 20.000 commerçants informels sur les 45.000 existants (43%) ont été intégrés dans le circuit formel, a indiqué jeudi le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb.
Cette réorganisation de la place commerciale a été possible grâce à l’ouverture, jusqu’à septembre 2015, de 594 marchés de proximité à travers le pays sur les 767 marchés programmés, auxquels s'ajouteront 291 marchés couverts en cours de réalisation, a précisé le ministre en réponse à une question orale lors d'une session plénière du Conseil de la Nation.
La réalisation de 10 marchés de gros, dont trois (3) devraient être réceptionnés en 2016, permettra également une meilleure régulation du commerce, selon le ministre.
Afin de concrétiser ces projets, les enveloppes budgétaires y afférentes ont été réévaluées récemment et endossées aux wilayas lorsqu'il s'agit de communes pauvres.
Un effort particulier est également consacré à la réalisation de supermarchés et d’hypermarchés, des structures qui seront régies par un texte réglementaire, a-t-il avancé.
La question posée par le parlementaire au ministre a porté sur les mesures prises pour réguler le commerce extérieur, éradiquer le commerce informel et lutter contre le transfert illicites des devises et les surfacturations.
A ce titre, M. Belaïb a souligné qu'il refusait de "criminaliser le commerce et les importateurs" car c'est grâce à ces derniers, a-t-il commenté, qu'il a été mis fin aux ruptures d’approvisionnement qui touchaient, auparavant, même les produits de base.
Il a tout de même tenu à affirmer que ce phénomène de surfacturation existe bel et bien et qu’il prend de l’ampleur.
Par ailleurs, le ministre a saisi l’occasion pour apporter des clarifications sur ses propos tenus récemment, lors d'une émission radiophonique, sur la question de la surfacturation, en soulignant que sa déclaration a été "mal comprise" par les médias.
"J’ai déclaré que les surfacturations représentaient (parfois) 30% (du montant de factures) d'importations, mais je ne faisais, en aucun cas, référence au montant global des importations. Mes propos n'ont pas été compris. Comment puis-je dire cela sachant, et tout le monde le sait d’ailleurs, que 50% des importations sont effectuées par des entreprises publiques", a-t-il relevé.
Quant au contrôle de la qualité des marchandises, objet également de la question du parlementaire, M. Belaïb a reconnu le manque de moyens techniques ne permettant pas un contrôle efficace.
"Durant le premier semestre de l’année en cours, nous avons bloqué 30.000 tonnes de marchandises importées, non pas sur la base d'analyses de laboratoires spécialisés, mais sur un simple contrôle visuel", a-t-il fait savoir.
Dans ce sillage, il a considéré que l’utilisation du Crédit documentaire (Crédoc) comme moyen de paiement "imposé aux importateurs" semble compliquer davantage ce type contrôle.
"J’ai dit et je redis: il faut sortir du Crédoc pour permettre aux importateurs de récupérer leur argent en cas où ils se font arnaquer par leurs fournisseurs en achetant des produits contrefaits ou non conformes", a-t-il préconisé.
Adopté en 2010 comme l’unique mode de paiement des importations, en remplacement de la remise documentaire, le Crédoc permet au fournisseur d’être payé sans avoir à attendre que sa marchandise arrive à destination, rappelle-t-on.
Mais pour M. Belaïb, cette situation empêche les importateurs de récupérer leur argent en cas d’arnaque.
APS