Le gouvernement malien a annoncé avoir décrété un deuil national de trois jours et l'état d'urgence pour 10 jours à compter de vendredi minuit, après l'attaque avec prise d'otages qui a fait une trentaine de morts à Bamako.
Ces mesures ont été décidées lors d'un Conseil des ministres extraordinaire présidé jusque tard vendredi soir par le chef de l'Etat Ibrahim Boubacar Keïta, rentré précipitamment en fin de journée d'un sommet de pays du Sahel à N'Djamena, au Tchad, en raison de l'attaque à Bamako contre l'hôtel Radisson Blu, dans une zone réputée sécurisée.
Le gouvernement "a déclaré l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire national à compter du 20 novembre à minuit (nuit de vendredi à samedi) pour une durée de 10 jours", indique un communiqué diffusé par la radio publique malienne ORTM.
"L'état d'urgence institué permettra de renforcer les moyens juridiques des autorités administratives et compétentes pour rechercher et mettre à la disposition des autorités judiciaires des terroristes qui seraient en cavale et d'éventuels complices", selon le communiqué.
Le Conseil des ministres a aussi décidé d'"instituer un deuil national de trois jours sur toute l'étendue du territoire national à compter du lundi 23 novembre 2015 à 00H00 (nuit du dimanche au lundi)", selon le même communiqué, "en hommage aux victimes de la prise d'otages".
Durant cette période, tous les drapeaux seront en berne.
Le gouvernement réitère l'hommage fait plus tôt dans la journée par le président Keïta aux forces maliennes de défense et de sécurité pour "leur professionnalisme", et les remerciements à l'adresse "des pays amis" du Mali pour leur assistance - des militaires français et américains ont notamment participé à l'opération contre les assaillants.
Le dernier bilan de l'attaque s'élevait vendredi soir à "au moins trois terroristes tués ou qui se sont fait exploser", et au moins 27 morts parmi les résidents et employés de l'hôtel, a indiqué une source militaire malienne citée par l'AFP.
L'assaut a été revendiqué par le groupe Al-Mourabitoune, qui a indiqué qu'il s'agissait d'une opération conjointe avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
La revendication a été faite par un communiqué lu au téléphone au site mauritanien Al-Akhbar et à la chaîne de télévision panarabe Al-Jazeera.
APS