La Radio dans le futur a été le thème d’une conférence animée, ce jeudi au Centre culturel Aissa Messaoudi de la Radio nationale, par M. Chadli Bouferoua, directeur de la Radio Chaine 3.
Par Yasmina Ferchouche
Entrant dans le cadre du cycle de formations lancé en juin 2014 par le ministère de la Communication et destiné aux professionnels des médias, la conférence a eu lieu en présence du ministre de la Communication, Hamid Grine, des DG de la Radio et de la Télévision, respectivement MM. Chabane Lounakel et Tewfik Kheladi, et nombre de responsables du secteur et des journalistes de divers organes.
Pour le conférencier, parler de la Radio dans le futur (ou du futur de la Radio) est d’abord une question indissociable de celle du développement économique de tout le pays, en soulignant cependant que l’évolution de la Radio en tant que média lourd de service public est une question cruciale pour ce qu’elle est déjà, à savoir d’abord un instrument puissant de cohésion nationale.
Le multimédia, un axe stratégique de développement
Naturellement, on ne peut débattre de la question du futur de la Radio sans évoquer la révolution des technologies de l’information et de la communication qui continue, chaque jour, à opérer des chagements profonds à la fois rapides et touchant à tous les aspects de la vie quotidienne. Des bouleversements aussi profonds, sinon plus, que ceux engendrés par la Révolution industrielle du XIXème siècle.
C’est pourquoi, l’évolution de la Radio nationale c’est d’abord sa volonté « de réformer, d’innover tout en conservant son noyau dure, à savoir le son », fait remarquer M. Bouferoua.
Parce que la Radio est aujourd"hui de plus en plus reçue sur les smartphones avec des contenus multimédia, le conférencier développe son argumentaire en citant diverses expériences de par le monde et qui font ressortir, si besoin est, à quel point il est déterminant d’anticiper les changements afin de mieux s’y adapter, se maintenir et transmettre le legs aux générations futures.
D’abord au Japon, « il a été décidé depuis quelques années déjà d’arrêter la fabrication des transistors classiques tout en initiant d’autres types de récepteurs tels que la radio hybride qui reçoit à la fois les programmes en FM et en numérique ».
M. Bouferoua insiste, à ce titre, que « rien n’empêche les investisseurs, aujourd’hui et pas demain, qu’ils soient privés à Bordj Bouariridj ou publics à Sidi Bel Abbès, d’investir dans la fabrication de la radio hybride ».
Autre fait saillant, les résultats d’un sondage réalisé dernièrement à l’occasion du 20ème anniversaire de la création de France Info. Ces derniers font ressortir que pas moins de 60% des auditeurs habituels écoutent désormais la radio via internet, et seulement 40% par voie classique ». Une tendance qui ne fera naturellement que s’accentuer.
En Allemagne, « un pays de plus de 70 millions d’habitants, 25 millions de smartphones ont été vendus en 2013, et sans doute autant sinon plus, en 2014 et 2015 ». C’est dire l’impératif changement auquel il faudra s’adapter dès à présent et anticiper d’autres à venir.
C’est clair, la vision du futur doit s’appuyer sur le multimédia dont il faut faire un axe stratégique de développement.
La numérisation de la Radio pour plus d’attractivité
Autre axe à développer, la numérisation de la Radio qui permettra la diffusion de plusieurs programmes en simultané et de meilleure qualité de son. A noter que à ce sujet que la Radio nationale a déjà entamé la numérisation de ses programmes dans la partie Production en attendant la numérisation de la Diffusion.
Le développement du contenu
Incontestablement, le développement ne peut se limiter aux aspects techniques qui ne sont que le support d’un contenu constamment amélioré et adapté aux besoins des auditeurs. A ce propos, M. Boufroua souligne, entre autres, la création impérative d’une chaine d’information continue.