Perçu comme un fléau majeur de santé publique, le diabète affecte près de 5 millions de personnes en Algérie, soit 15% de sa population, un chiffre qui devrait connaitre une inexorable et inquiétante augmentation dans les années à venir.
Intervenant à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, à la veille de la commémoration de la Journée mondiale contre le diabète, le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), Mustapha Khiati, tient à alerter sur l’évolution particulièrement rapide de cette maladie à travers le pays.
Il rappelle, à cet effet, que le chiffre de cinq millions de diabétiques était, à l'origine, prévu pour être atteint en 2025, « or, relève-t-il, nous en sommes actuellement à près de cinq millions de malades, avec des projections attendues autrement plus importantes dans les années futures ».
Pour souligner la prompte évolution de ce qu’il qualifie de « pandémie », le professeur Khiati signale que le nombre d’Algériens diabétiques est passé de 1 million en 1993 à 2,5 millions en 2007. « 13 année plus tard, prévient-il, des cinq millions actuels, il ne pourra qu’augmenter jusqu’à doubler ».
Le président du Forem observe, en outre, que les statistique relatives au nombre de cas signalés sont bien en deçà de la réalité, si l’on considère qu’un diabétique sur 3 ignore être affecté par cette pathologie, « en raison, explique-t-il, des déficiences en matière de dépistage et de sensibilisation sanitaire ».
Parmi les complications que le diabète est susceptible de provoquer, le professeur cite des possibilités de cécité, la survenue de problèmes cardiaques et d'atteintes rénales (14% des dialysés sont des diabétiques) ainsi que les apparitions de scléroses aux pieds, pouvant donner lieu à des amputations, voire conduire à la mort.
Des raisons de l’évolution effrénée de cette affection au sein de la population, l’invité les imputent en grande partie aux mauvaises habitudes alimentaires adoptées par nombre de nationaux.
Parmi les facteurs de risque, il cite la mauvaise hygiène de vie, la propension des Algériens à « surconsommer » les boissons gazeuses contenant de grosses quantitées de sucre, le vieillissement de la population, les mutations en matière nutritionnelle, l’absence de dépense physique mais aussi les états de stress.