L'Algérie entend faire une jonction entre le futur Grand port du centre (Tipaza), celui de Djendjen (Jijel), l'autoroute Est-Ouest et la Transsaharienne, pour développer son économie et renforcer ses échanges commerciaux avec les pays voisins, a affirmé ce mardi à Alger le ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali.
Intervenant lors des travaux de la 64ème session du Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT), le ministre a considéré que la liaison entre ces quatre (4) grandes infrastructures de transport aurait un effet direct sur la rentabilité des échanges commerciaux entre les pays de la région.
Transsaharienne : 9 500 km reliant six pays africains
Actuellement, le transport des marchandises entre l'Algérie et le Mali, par exemple, nécessite un délai de deux mois en moyenne avec des frais de transport représentant 40% de la valeur globale des marchandises transportées, a-t-il expliqué.
Mais avec la jonction prévue entre les ports algériens et la Transsaharienne, les délais de transport entre l'Algérie et le Mali devront se situer entre 7 et 10 jours avec des frais de transport ne dépassant pas les 5% de la valeur des marchandises.
La partie algérienne réalisée à 90% pour 3 milliards de dollars
Concernant la réalisation de la transsaharienne, qui s'étendra sur une distance de 9 500 kilomètres et reliant six (6) pays africains (Algérie, Tunisie, Mali, Niger, Tchad et Nigeria), elle connaît un état d'avancement variable.
Pour la partie qui concerne l'Algérie, elle est réalisée à 90% avec 2 400 kms réalisés.
Selon M. Ouali, de 1999 jusqu'à ce jour, l'Algérie a dégagé une enveloppe de 3 milliards de dollars pour le projet de la Transsaharienne, y compris pour assurer son entretien.
Il a également fait savoir que le pays avait lancé des travaux de dédoublement sur cette route sur une distance de 846 kms entre Blida et Ghardaïa, dont 162 kms ont déjà été livrés alors que 57 kms devraient l'être à la fin de la semaine en cours. A la fin de l'année 2016, les travaux de dédoublement atteindront les 70%, a-t-il avancé.
A moyen terme, l'objectif est de faire de la Transsaharienne une sorte d'autoroute nord-sud au moins à 50%, a prédit le ministre qui a affirmé que le développement de cette infrastructure routière aurait pour effet d'encourager le développement de zones industrielles et des ports secs dans le sud et de favoriser l'investissement dans les domaines agricole, touristique et industriel.
La partie algérienne achevée en 2018
Par ailleurs, il a indiqué que les travaux de réalisation de la route reliant la région de Silt (Tamanrasset) à Timiaouine (Adrar) sur une distance de 200 kms avaient été lancés. Ce qui permettra d'achever la partie algérienne de la Transsaharienne en 2018.
Lors de son intervention à cette rencontre, le secrétaire général du CLRT, Mohamed Ayadi, a estimé que le projet de la Transsaharienne connaissait un état d'avancement appréciable, notamment en Algérie, en Tunisie et au Nigeria.
Il a préconisé, dans ce contexte, la mise en place d'une synergie entre les pays concernés afin de permettre à ceux ayant réalisé le moins de progrès dans l'état d'avancement de cette infrastructure routière de bénéficier de l'appui des autres parties prenantes à ce projet.
La partie tunisienne réalisée à 100%
Au cours de cette session du CLRT, il a été signalé que la Tunisie avait réalisé à 100% sa partie du projet, alors que le Niger va bientôt achever la réalisation des 250 kms le reliant à l'Algérie.
De son côté, le Mali est en cours de réalisation de 250 kms, tandis que 400 kms restent à réaliser au Tchad. Quant au Nigeria, il a réalisé et bitumé quelque 1 500 kms.