La prochaine élection présidentielle en France aura lieu les dimanche 23 avril et 7 mai 2017, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, au lendemain du discours de François Hollande considéré comme "un premier pas" dans la campagne électorale.
Mardi, le chef de l’Etat français a terminé son discours, lors d’un colloque sur "la gauche et le pouvoir", par "la récompense sera dans l'avenir", dans une ambiance d’un premier meeting de campagne.
A un an de ce rendez-vous capital pour son avenir politique et celui de la gauche, la scène politique française connaît une situation très particulière dans le sens où la gauche ne semble pas encore se remettre de sa crise et la droite connait une certaine frénésie en matière de candidatures pour la primaire prévue les 20 et 27 novembre.
Dans son discours, François Hollande, qui connaît un profond discrédit dans l'opinion après quatre ans d'exercice du pouvoir, a longuement défendu son bilan et les réformes qu’il a menées.
Dans sa conquête interne, au sein même de sa famille politique qui accuse le gouvernement qu’il dirige d’avoir viré "à droite", il a vanté la "grandeur d'une gauche" qui, de tout temps, a "su réussir face aux épreuves", appelant à s’inscrire dans le long terme.
François Hollande avait conditionné sa candidature pour un second mandat par l'inversion de la courbe du chômage, qui commence à connaître une légère baisse, selon les derniers chiffres de Pôle Emploi, organisme étatique chargé de lutter contre le chômage.
Cependant, la configuration de la gauche est tout autre de la campagne de 2012. Scindée en deux tendances, celle du gouvernement en difficulté et celle protestataire, elle se trouve dans une situation problématique et laisse ainsi la porte à plusieurs candidatures.
C’est dans ce contexte que Stéphane Le Foll avait lancé, il y a quelques semaines, son initiative politique "Eh oh la gauche !", à travers laquelle il avertit les frondeurs de son camp que la droite prépare déjà l'alternative.
Une série de rassemblements dans plusieurs villes de France est prévue dans ce sens pour resserrer les rangs de la gauche, fissurés par la politique menée par le gouvernement jugée "libérale".
En face, l'opposition devra organiser une élection primaire en novembre pour désigner son candidat à la présidentielle. L'ancien président Nicolas Sarkozy, battu en 2012 par François Hollande, ne s'est pas encore officiellement déclaré, en raison de ses démêlés avec la justice, mais il n’a jamais renoncé à sa volonté de revenir au pouvoir.
Sarkozy devra, en tout cas, s’affirmer, au sein de sa mouvance politique, au cours d’une bataille où 11 autres candidats se sont déjà engagés, parmi eux Alain Juppé, que les sondages le donnent "grand favori".
A l'extrême droite, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a annoncé sa candidature en février dernier et est déjà entrée en campagne.
Les sondages la place derrière Juppé au premier tour, avec environ 28 % d'intentions de vote, mais elle est en revanche donnée systématiquement battue au second tour.
La prochaine élection présidentielle, qui sera suivie des législatives en juin 2017, est la dixième élection présidentielle au suffrage universel depuis l'instauration de la Ve République en 1958.
APS