Les conditions de relance de la machine économique en Algérie ont fait l’objet, ce mardi, de l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, qui recevait, ce mardi, le Docteur en économie, Abdelhak Lamiri.
Par rapport au passé où, lors de l’élaboration des lois de Finance, l’on faisait des projections sur une année, celui-ci relève une amélioration les prévisions, lesquelles, note-t-il, s’étalent désormais sur un plus long terme..
Il estime, néanmoins, que pour donner corps à un pays émergent, il faudrait, pour cela, se projeter jusqu’à 2030, voire 2040, ce qui relève-t-il, n’est pas encore possible, faute de l’absence d’une industrie du savoir appuyée par des bases de données et des simulations, des conditions impératives pour réaliser cet objectif.
Le Docteur Lamiri abonde dans le sens de la création d’une « institution d’intelligence » attachée au Premier ministère qui serait chargée d’un rôle de planification stratégique, regroupant d’éminents chercheurs dans des domaines divers, chargés d’élaborer les grands indicateurs économiques à même d’engendrer une croissance à deux chiffres.
Commentant le contenu du nouveau modèle de croissance économique 2017-2018 élaboré par le gouvernement, il lui reproche de ne pas constituer un document de stratégie globale, mais de « simulation financière », sous couvert de mesures facilitant notamment l’investissement et réduisant les importations.
Pour lui, seul un plan prenant un compte les qualifications humaines et la modernisation managériale, est à même de permettre la croissance. « Le gouvernement aura beau, ajoute-t-il, prendre des décisions louables en matière de politique économique, il se trouvera toujours une administration qui fera appel du processus ».
Sans une modernisation managériale de l’administration, dans son ensemble, et une mise à niveau des institutions non économiques, « il est pratiquement impossible de sortir de la crise ou de parler d’émergence », insiste-t-il.