Plusieurs pays ont dévoilé mardi, à la conférence internationale sur l’investissement en Tunisie, d’importants soutiens financiers pour accompagner ce pays maghrébin dans la relance de son économie qui a été durement affectée suite aux bouleversements politiques survenus dès fin 2010.
Chefs d’Etats ou de gouvernements ainsi que les représentants d’organisations régionales et mondiales ont convenu à Tunis de soutenir et d'accompagner la Tunisie pour relancer son économie et atteindre les objectifs fixés par son plan de développement 2016-2020.
C’est ainsi que le Premier ministre Abdelmalek Sellal, représentant du Président de la République Abdelaziz Bouteflika à cette conférence, a souligné dans son intervention que l'Algérie et la Tunisie oeuvreraient davantage au renforcement de la coopération économique génératrice de richesses à travers l'encouragement du partenariat et de l'investissement direct entre les deux pays.
"A l'avenir, l'Algérie et la Tunisie concentreront leurs efforts sur la coopération économique génératrice de richesses à travers l'encouragement du partenariat et de l'investissement direct entre les opérateurs économiques et hommes d'affaires des deux pays en vue d'exploiter les opportunités de complémentarité et de compétitivité ainsi que d'autres domaines comme l'énergie, les matières premières, le système de production, le commerce, les capacités du marché local et la main d'oeuvre", a-t-il précisé.
Il a aussi tenu à rappeler que "l'Algérie n'a jamais failli à son devoir de solidarité avec la Tunisie par la conjugaison des efforts aux fins de relever les défis de sécurité et de stabilité et de l'appui du domaine économique et social à travers plusieurs mesures dont le maintien du flux touristique, la poursuite du développement dans les régions frontalières et la conclusion d'un accord préférentiel commercial".
Par ailleurs, les représentants d’autres pays à cette conférence se sont engagés à injecter d’importantes aides financières sous forme de dons, d’investissements dans les projets du plan quinquennal 2016-2020 ou encore sous forme de crédits.
La plus importante aide a été annoncée par l’émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, pour un montant de 1,25 milliard de dollars pour soutenir l’économie tunisienne et consolider son processus de développement.
"Nous allons poursuivre notre soutien à la Tunisie pour qu’elle réussisse sa transition économique et la réalisation de ses objectifs de développement", a-t-il promis.
L’Arabie saoudite, via le représentant du Fonds d’investissement saoudien, a indiqué qu’elle débourserait 800 millions de dollars répartis entre crédits d’investissements à hauteur de 500 millions de dollars et 200 millions pour promouvoir les exportations auxquels s'ajoutent 100 millions de dollars au titre de dons.
En outre, des crédits avantageux d’une valeur de 500 millions de dollars seront accordés par le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA) sur une période de cinq ans.
De son côté, le Premier ministre français Manuel Valls a annoncé un investissement de l’Agence française de développement pour un montant minimal de 250 millions d’euros chaque année ainsi que la mise en oeuvre d'opérations de conversion de la dette tunisienne en projets de développement.
"Nous voulons nous aussi que la Tunisie réussisse. La réussite de la Tunisie sera non seulement la vôtre mais sera celle de toute la région, celle de la méditerranée et celle de l’Europe également", a-t-il avancé.
Concernant les institutions financières régionales et mondiales, la Banque européenne d’investissement (BEI) a fait part de la signature, en marge de cette conférence de deux jours, de plusieurs accords de partenariat avec la Tunisie pour une valeur de 400 millions d’euros.
Elle a aussi annoncé une aide exceptionnelle pouvant atteindre les 2,5 milliards d'euros à la Tunisie d'ici 2020,
Présent également à cette rencontre internationale, le président du Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), Abdellatif Youssef Al-Hamad, a fait part d'un engagement de cette institution à financer des projets du secteur public à hauteur de 1,5 milliard de dollars.
"Nous sommes prêts à financer des projets du secteur public proposés par la conférence internationale sur l’investissement à hauteur de 1,5 milliard de dollars, soit 10% des projets publics proposés par la Tunisie", selon lui.
Quant à la Banque mondiale (BM), son vice-président pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Hafez Ghanem, a indiqué que la nouvelle stratégie de partenariat entre la Tunisie et la BM pour les années 2016-2020 avait pour objectif d’apporter un financement d'un (1) milliard de dollars par an.
Il a, en outre, fait savoir que cette institution de Bretton Woods allait bientôt financer des projets privés pour une valeur de 300 millions de dollars en Tunisie.
Le groupe de la BM "s’engage pleinement aux objectifs visés par ce plan et ses orientations pour une croissance forte, durable, équitable et partagée", a-t-il relevé en mettant en exergue les réformes mises en place par la Tunisie qui sont à même d'intéresser les investisseurs privés tels le nouveau code d’investissement, la loi sur le partenariat privé-privé, la loi bancaire et la loi sur la concurrence.
La conférence "Tunisia 2020" propose aux investisseurs étrangers plus de 140 projets qui touchent une vingtaine de secteurs économiques dont 68 projets publics qui s’inscrivent dans le cadre du plan de développement quinquennal 2016-2020. APS