Les Etats-Unis ont créé la surprise, vendredi à New York, en s’abstenant de brandir leur véto contre une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui réclame l'arrêt de la colonisation israélienne. Cela n’est pas arrivé depuis 2009, date à laquelle le Conseil de sécurité de l’ONU avait voté une résolution appelant à un cessez-le-feu à Ghaza.
Washington a en effet utilisé son droit de veto trente fois pour bloquer des résolutions concernant Israël et les Palestiniens, selon l'organisation Security Council Report.
Le vote, qui a été accueilli par des applaudissements, avait été réclamé par la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Sénégal et le Venezuela et a reçu l’approbation des 14 autres membres du Conseil de sécurité. Il exhorte Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Al Qods-Est ».
L’Egypte fait marche arrière, 4 pays reprennent le projet
Le vote de la résolution devait avoir lieu jeudi à la demande de l’Egypte, au nom des pays arabes, qui, sous pression du président américain élu Donald Trump, a finalement fait marche arrière en sollicitant son report.
C’est un « grand camouflet » pour Israël a déclaré Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne. "Il s'agit d'une condamnation internationale unanime de la colonisation et d'un fort soutien à une solution à deux Etats", a-t-il ajouté.
Il s'agit "d'un jour historique" et d'une "victoire (...) du droit international", a réagi le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat,
« C'est un message clair et unanime de la communauté internationale dans son ensemble à Benjamin Netanyahu », « votre politique n'apportera la paix et la sécurité ni à Israël ni à toute la région", a poursuivi M. Erakat à l’adresse du Premier ministre israélien.
"La seule voie pour la paix est la naissance d'un Etat palestinien indépendant et c'est sur cela que s'est entendue la communauté internationale aujourd'hui au Conseil de sécurité", a-t-il ajouté.
La Nouvelle-Zélande appelle l'ONU à faire plus
Nouvelle-Zélande, l’un des initiateurs du projet de résolution sur la Palestine, tout en saluant son adoption a appelé le Conseil de sécurité à « faire plus pour soutenir le processus de paix au Proche-Orient et la position que nous avons adoptée est parfaitement en ligne avec notre politique de longue date sur la question palestinienne", a assuré le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Murray McCully dans un communiqué.
Le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a, pour sa part, appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à « créer un environnement propice pour un retour à des négociations sérieuses ».
Washington réaffirme son attachement à la solution à deux Etats
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a indiqué vendredi à Washingon que la solution à deux Etats était "le seul moyen de parvenir à une paix durable" au Moyen Orient, affirmant que son pays ne pouvait faire obstacle à une résolution des Nations Unies qui appelle à promouvoir des négociations concluantes.
Expliquant la position des Etats-Unis qui ont refusé vendredi d'opposer leur veto à la résolution du Conseil de sécurité, Kerry a indiqué que son pays ne "pouvait en toute bonne conscience faire obstacle à une résolution de l'ONU qui précise clairement que les deux parties doivent agir maintenant pour préserver la possibilité de paix".
Obama rejette la demande de Trump
Les spéculations qui ont entouré la position américaine à quelques jours de l'adoption de la résolution ont ébranlé le gouvernement israélien qui a sollicité l'aide du président élu, Donald Trump.
Dans une rare prise de position pour un président élu, Trump a demandé à l'administration Obama d'user de son droit de veto pour rejeter le projet de résolution.