« 70 à 80 % des drogues saisies en Algérie proviennent du pays voisin, le Maroc », a révélé le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), le Professeur Mustapha Khiati qui était, mardi matin, l’invité de la rédaction de la Chaine 3 de la radio Algérienne.
Qualifiant toutes ces drogues saisies de véritable « agression chimique » d’un pays contre un autre, M. Khiati, affirme que l’Algérie est en droit, aujourd’hui, de saisir les Nations Unies sur ce problème là. « C’est plus grave qu’une agression armée, puisque la drogue touche la frange la plus sensible de la population, les jeunes de 15 à 30 ans », expliquera t-il, tout en précisant que le recours à l’ONU « est le moyen le plus pacifique qui peut être utilisé par un pays responsable comme l’Algérie ».
Il s’agit d’un problème qui existe depuis des années, déclare M. Khiati qui ajoute que ce n’est pas l’Algérie qui dit que le Maroc est l’un des plus grand producteur de drogue dans le Monde mais « c’est un classement des Nations Unies qui revient depuis trois ou quatre ans ».
Affirmant que le Maroc produit annuellement 30.000 à 40.000 tonnes de drogue chaque année, l’Invité de la rédaction de la radio souligne que « cette production ne peut être envoyée directement en Europe en raison de la surveillance implacable des autorités européennes. Le seul chemin qui reste aux marocains, ajoutera t-il, c’est le sud, soit forcement par l’Algérie, et nous nous élevons contre cela».
Pour M. Khiati, l’Algérie est confronté également à un autre type de drogue, notamment les drogues de synthèse qui sont préparées dans des laboratoires clandestins. « Ces nouvelles drogues sont extrêmement nocives et dangereuses. Les personnes qui consomment par exemple la "Zombie", qui a fait son apparition ces deniers temps sur le sol national, s’adonnent à des actes horribles, comme manger de la chair humaine », met-il en garde.
Enfin, M. Khiati estime que cette situation est extrêmement grave et préoccupante, et qu’il faudrait combattre ce danger par la mise en place d’un observatoire des drogues.